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Par exemple, au moment du Déluge, l'Eternel dit: "J'exterminerai de la face de la Terre l'être humain que j'ai crée depuis l'homme jusqu'au bétail" (Genèse 6,7) et plus loin, nous lisons que : "Dieu se souvint de Noé, de tous les animaux et de tout le bétail qui étaient avec lui dans l'Arche". Plus explicitement encore, après le Déluge, Dieu dit qu'il établit son alliance avec Noé et les siens et avec tous les êtres vivants "tant les oiseaux que le bétail, que tous les animaux de la terre" (Genèse 9,10).
Et, tout au long de la Bible, l'Eternel considère le monde animal
comme un interlocuteur valable:
- "En ces jours là, je
traiterai pour eux une alliance avec les bêtes des champs, les oiseaux du
ciel et les reptiles de la terre", dit-il au prophète Osée
(2,20)... Et il dicte à Moise des préceptes interdisant de
maltraiter les animaux dont le peuple hébreux a la charge : - "Ne
pas faire travailler aucune de ses bêtes le jour du repos" (Deutéronome
5,12-14). - "Ne pas mettre de muselière au boeuf quand il foule
le grain" (Deutéronome 25,4). Certains préceptes ont même
pour fondement le respect de l'affectivité animale : - "Tu ne
feras pas cuire un chevreau dans le lait de sa mère" (Deutéronome
14,15).
Ainsi, entre l'homme et l'animal Dieu établit un code qui lui
permettra au jour du jugement de demander au premier des comptes de son
attitude envers le second:
- "Vous n'avez pas fait paître
les brebis, vous n'avez pas fortifié celles qui étaient faibles,
guéri celles qui étaient malades, pansé celles qui étaient
blessées; vous n'avez pas ramené celles qui s'égaraient,
cherché celles qui étaient perdues, mais vous les avez dominées
avec violence et dureté" (Ezechiel 34,4).
La vanité de l'homme est de se considérer comme isolé
de l'animal dans l'équilibre cosmique en vertu de son intellect plus développé
ou des vues particulières que dieu a sur lui; pourtant Dieu s'insurge
contre cette optique: - " Voici l'hippopotame à qui j'ai donné
la vie comme toi".
Et l'Ecclésiaste, méditant sur
cette vanité de l'homme à l'égard de l'animal écrit:
-
"J'ai dit en mon coeur, au sujet des fils de l'homme, que Dieu les éprouverait,
et qu'eux-mêmes verraient qu'ils ne sont que bêtes, car le sort des
fils de l'homme et celui de la bête sont pour eux un même sort;
comme meurt l'un, ainsi meurt l'autre, ils ont tous un même souffle, et la
supériorité de l'homme sur la bête est nulle car tout est
vanité"... (Ecclésiaste 3,18-19).
Ce n'est pas pour l'homme se ravaler aux rangs inférieurs que de réaliser que, pièce maîtresse sur l'échiquier de la vie, il ne peut gagner la partie qu'en union fraternelle avec les autres pièces; il tire de la contemplation de l'animal des clichés qui imprègnent son psychisme, éveillant en lui les archétypes de la beauté, de l'harmonie, des arts et de la philosophie.
Et la civilisation sera à l'échelle même du
respect de la vie et du bonheur animal.
- "Maudit soit
l'homme qui n'écoute pas les paroles de cette alliance" (Deutéronome
27,26). Dés les origines, des civilisations tentèrent de s'édifier
en rompant cette alliance entre l'humanité et l'animalité; Nemrod,
fils de Cusch, nous dit la Genèse au chapitre 10 "Vaillant
chasseur contre l'Eternel" fut l'un des premiers a tuer l'animal par
sport, pour le plaisir, pour montrer sa force... Il régna sur Babel et
fut à l'origine de cette civilisation babylonienne dénoncée
par les prophètes.
Nemrod, tour de Babel, Babylone: Dégringolade
de l'esprit primitif; les hommes ne comprennent plus les animaux, les
hommes ne se comprennent plus entre eux, ne comprennent plus la volonté
de l'Eternel.
Peu à peu l'animal cesse d'être un prolongement
de l'homme dans le cosmos et l'humanité ensanglante ses cultes de
sacrifices d'animaux qui ont perdu toute signification:
-
"Qu'ai-je à faire de la multitude de vos sacrifices ? dit l'Eternel;
je suis rassasié des holocaustes de béliers et de la graisse des
veaux. Je ne prends point plaisir au sang des taureaux des brebis et des boucs.
Quand vous venez vous présenter devant moi, qui vous demande de souiller
mes parvis ?" (Isaie 1,11-12).
L'Eternel ne veut pas de sacrifices d'animaux:
- "Je déteste
et méprise vos fêtes, je ne puis sentir vos assemblées.
Quand vous me présentez des sacrifices et des offrandes, je n'y prends
aucun plaisir et les veaux engraissés que vous sacrifiez en actions de grâces,
je ne les regarde pas" (Amos 5,21).
Bien plus, le Seigneur insiste sur le fait qu'il n'a jamais demandé
un tel culte:
- "M'avez-vous fait des sacrifices
et des offrandes pendant les quarante années du désert, Maison
d'Israël?"
Il n'a jamais voulu d'hécatombes animales et c'est abusivement
que l'on fait cela en son nom:
- "Car je n'ai pas parlé
avec vos Pères, je ne leur ai donné aucun ordre le jour où
je les ai fait sortir du pays d'Egypte, au sujet des holocaustes et des
sacrifices" (Jérémie 7,21).
Et, par la bouche du Prophète, il reprend durement Israël, le
Temple de l'Eternel est à ceux qui "pratiquent la justice,
n'oppriment pas l'étranger, l'orphelin et la veuve, ne répandent
pas en ce lieu le sang innocent" (Jérémie 7,5). Au lieu
de cela, on a fait du Temple une immense boucherie, une "caverne de
voleurs" (Jérémie 7,11)... C'est la même
accusation que reprendra Jésus quand il trouva dans le Temple les
vendeurs de boeufs, de brebis et de pigeons qui allaient être égorgés...
"Ayant fait un fouet de cordes, il les chassa tous du Temple ainsi que
les brebis et les boeufs" (Jean 2,15).
Vol, en effet, de ces
marchands qui prétendent déjà faire acheter pour l'Eternel
ce qui lui appartient déjà: - "Je ne
prendrai pas un taureau dans ta maison, ni des boucs dans tes bergeries car tous
les animaux des forêts sont à moi, toutes les bêtes des
montagnes par milliers; je connais tous les animaux des montagnes et tout ce qui
se meut dans les champs m'appartient" (Psaume 50,9), et plus loin : -
"Si j'avais faim, je ne te le dirai pas car le monde est à moi
et tout ce qu'il renferme. Est-ce que je mange la chair des taureaux. est-ce que
je bois le sang des boucs ? " (Psaume 50-12). Peut-on de façon
plus complète, plus totale, faire connaître sa volonté : -
"Je ne puis voir le crime s'associer aux solennités... Quand
vous multipliez vos prières, je n'écoute pas: vos mains sont
pleines de sang" (Isaie 1,15). Et refuser un culte de cette sorte: -
"Lavez-vous, purifiez-vous, ôtez de devant mes yeux la méchanceté
de vos actions, apprenez à faire le bien, recherchez la justice, protégez
l'opprimé, faites droit à l'orphelin, défendez la veuve"
(Isaie 1,17).
Tel fut la base de l'enseignement de Jésus qui, afin d'en finir avec les vieux cultes - "car il est impossible que le sang des taureaux et des boucs ôte les péchés" (Hébreux 10,14) - vint s'offrir comme la victime par excellence.
Concernant les hommes, nous savons de façon très claire que la volonté divine réside dans le commandement: "Aimez-vous les uns les autres ". Mais l'animal est-il exclu de ce commandement ?
Comment l'Eternel l'aurait-il oublié lui qui annonce pour les temps
futurs: - "En ce temps là, je traiterai pour eux une alliance
avec les bêtes des champs, les oiseaux du ciel et les reptiles de la
terre, je briserai dans le pays l'arc, l'épée et la guerre, et je
les ferai reposer avec sécurité" (Osée 3,20).
Alors,
la chasse cessant, l'homme retrouvera la compréhension de
l'animal, par ce langage des oiseaux que parlait le Roi Salomon; télépathie
rendue possible par le rayonnement de la bonté et les
animaux eux-mêmes cesseront de se craindre et de se combattre:
- "Le
loup et l'agneau paîtront ensemble, le lion comme le boeuf mangera des
herbages" (Isaie 65,25).
Utopie ? Quelle mutation est impossible à l'Eternel
?
Que ne pourrait même faire l'homme par lui seul quand toute son
énergie se tournerait vers une
oeuvre de paix ? ... Remplacer la viande pour le loup et le
lion, est-ce impossible à la vraie science ? - "Car je vais créer
de nouveaux Cieux et une nouvelle Terre; on ne se rappellera plus les choses
passées, elles ne reviendront plus à l'esprit" (Isaie
65,17).
Dans une seconde épître, l'Apôtre Pierre nous
rappelle que, de même que la terre fut changée par le déluge,
la méchanceté des hommes prépare un nouveau cataclysme,
celui-ci par le feu. - "Les éléments embrasés se
dissoudront"...(2 Pierre 3,10). Mais l'humanité et l'animalité
survivront réconciliées par l'oeuvre des saints.
- "Nous attendons, selon sa promesse, de nouveaux cieux et une
nouvelle terre ou la justice habitera" (2 Pierre 3,13).
Là se déroulera une oeuvre de pleine croissance
spirituelle de l'homme et même de l'animal dont l'intellect
s'ouvrira à la connaissance de l'être suprême:
- "Les
bêtes des champs me glorifieront, les chacals et les autruches"
(Isaie 43,20).
1) Que le sort de l'homme et de l'animal sont liés aux yeux de la Providence.
2) Que toute attitude de non-assistance ou de cruauté de l'homme envers l'animal est un péché dont la gravité peut être équivalente à l'homicide dans certains cas.
3) Que par contre, tout acte de bonté envers l'animal est béni de l'Eternel et sera récompensé.
Il est à noter également que la forme animale
ne doit pas être
dédaignée et qu'elle semble parfaitement apte,
d'après la
Bible, à abriter des intelligences supérieures;
l'Esprit-Saint
affectionne de revêtir la forme de la colombe et le
Christ est présent dans l'Apocalypse sous les apparences de l'agneau.
De même, dans la vision d'Ezechiel, les êtres étrangers à
la terre qui se présentent à lui ont des corps composés d'éléments
humains et d'éléments animaux et quatre faces: l'une d'homme,
l'autre de lion, l'autre de taureau, l'autre d'aigle, comme si à un
niveau supérieur d'évolution les structures animales et humaines
s'étaient fondues.
L'Apôtre Jean, de la même façon, dans l'Apocalypse voit autour du trône de la Majesté Divine quatre êtres vivants : l'un semblable à un lion, le second à un bovin, le troisième à un homme et le quatrième à un aigle (Apocalypse 4,7).
Ne peut-on alors raisonnablement penser que si l'Eternel a créé l'homme "à son image, à sa ressemblance" (Genèse 1,26), il a crée de même chaque espèce animale à l'image, à la ressemblance des forces angéliques qui l'entourent.
Ainsi s'expliquerait le rôle du serpent a l'instant
de la tentation, se trouvant à la fois animal et ange déchu -
"le serpent ancien appelé le Diable et le Satan"
(Apocalypse 12,19) - de même que celui des chérubins placés à
l'orient du jardin d'Eden (Genèse 3,24), anges à têtes de
taureaux qui gardent le jardin d'Eden comme le Minotaure gardait le labyrinthe.
Ce
sont ces mêmes taureaux que Salomon fit sculpter, couverts d'or, dans la
maison du lieu très saint du Temple de Jérusalem (2 Chroniques 3).
Le livre de Job montre l'Eternel tenant des assemblées où sont présents les Puissances Angéliques et où Satan, lui-même, est admis et consulté (Job 1,6 et Job 2,2)... Si le possesseur de la forme serpentine, malgré sa déchéance et sa malédiction, peut ainsi dialoguer avec l'Eternel, à plus forte raison les détenteurs des formes bénies par Dieu.
Enfin, comme Jésus plaide pour les hommes, pourquoi les anges à
tête d'animaux ne plaideraient-ils pas pour les bêtes
d'ici-bas qu'ils représentent ?
- "Ne vend-on point deux
passereaux pour deux sous, et pourtant aucun d'eux n'est oublié devant
Dieu" dit Jésus (Luc 12,6). Pourquoi dans ces assemblées
un ange aux formes léonines ne prendrait-il pas la parole en
faveur des lions torturés pour le plaisir et la méchanceté
des hommes ? - "Sentence des bêtes du midi à travers une
contrée de détresse et d'angoisse d'où viennent la lionne
et le lion" (Isaie 30,6). Et pourquoi un chérubin à
front cornu ne dirait-il pas dans l'assemblée la cruauté
d'une corrida ? N'est-il pas écrit : - "Ouvre la bouche pour le
muet, pour la cause de tous les délaissés" (Proverbes
31,8).
Vous vous laissez emporter par la poésie me dira-t'on
! Mais à travers le symbole, n'y a-t'il pas la
réalité des choses ?
Je ne sais si, en dehors du continuum spatio-temporel où nous
existons, Dieu et ses anges ont encore une forme; je sais
qu'ils ont daigné en revêtir pour apparaître aux prophètes
et aux saints; je sais que le Christ-Jésus a dit: "Quand je
serai élevé j'attirerai tout à moi", et j'espère
que dans ce "tout" l'animalité ne sera pas oubliée.
-
"Qui sait," dit l'Ecclésiaste, "si l'âme
de l'homme monte en haut et si l'âme de la bête descend en bas dans
la terre ?" Cette interrogation en est-elle vraiment une ?
L'observation de l'intelligence de certaines espèces
animales n'avait pas échappé au grand Sage qui écrit: -
"Pour le sage, le sentier de la vie mène en haut"
(Proverbes 15,24); cette sagesse ne peut-elle atteindre le règne
animal ? Je feuillette le livre des Proverbes et je lis: - "Il
est sur la terre quatre sortes d'animaux petits et cependant des plus sages"
(Proverbes 30,24).
Vous me direz, peut-être, cette sagesse animale permet-elle d'atteindre Dieu ? Et je vous répondrai que Dieu n'est jamais très loin et que dans les rapports entre l'homme et l'Eternel, c'est l'Eternel qui se révèle et non l'homme qui le découvre de lui-même.
Dieu lui-même, ne dit-il pas à Job que les petits du corbeaux "crient vers Dieu" (Job 39,3). Pourquoi, faisant taire mon orgueil d'homme, ne penserais-je pas que Dieu est apte à savoir si les petits du corbeau lui semblent dignes de s'adresser directement à lui ? - "Animaux et tout le bétail, reptiles et oiseaux ailés, louez l'Eternel" dit le Psaume 148... La chose n'est possible que si chaque espèce animale a son "âme-groupe" son "choeur angélique", ses "démiurges" portant ses aspirations devant l'Eternel.
Dans la cosmogonie de la Bible, Dieu ne reste pas indifférent à
ce qui se passe sur terre; il envoie des anges des messagers, des éclaireurs
du ciel, êtres supérieurs qui parcourent sans cesse la surface du
globe. Quelles formes ont ces puissances angéliques ?
Ecoutons le Prophète Zacharie; il voit des chevaux roux fauves et blancs
et demande à l'ange avec lequel il parle: - "Qui sont ces
chevaux Monseigneur ?" (Zacharie 1,9) Et il lui est répondu : -
"Ce sont ceux que l'Eternel a envoyé pour parcourir la terre"
(Zacharie 1,10).
Et les chevaux, eux-mêmes, s'adressent à
l'ange et lui font un rapport exact de ce qu'ils ont vu sur la
terre. Ces anges à forme chevaline préexistaient certainement à
la Création. Qui penserait qu'ils ne rapportent pas devant le trône
de l'Eternel les abominations que subissent les chevaux sur terre...
Le même prophète Zacharie nous donne une preuve de la sollicitude de Dieu pour les animaux en parlant de Jérusalem qui sera protégée par Lui et habitée par sa gloire (il s'agit bien entendude la Jérusalem Céleste, l'Eglise Triomphante); elle sera protégée "à cause de la multitude d'hommes et de bêtes qui seront au milieu d'elle" (Zacharie I2,4).
Ainsi, il y aura des animaux dans la Jérusalem Céleste et
c'est également à cause d'eux qu'elle sera protégée,
aimée et habitée par l'Eternel. Nous voici loin de l'optique
religieuse moderne, mais nous voici tout prés de l'optique
d'un Saint François:
- "Je te salue mon
frère mon frère le chien, je te salue mon frère le loup."
Jung a écrit que sur le plan psychanalytique, "l'acceptation
de l'âme animale est la condition de l'unification de l'individu et de la
plénitude de son épanouissement"; sur le plan religieux
je suis persuadé que c'est profondément vrai.
L'Eglise
des époques
médiévales avait saisi les principes de cet
équilibre et les procès d'animaux
tant décriés par les historiens ne marquaient peut-être pas
une mentalité si reculée qu'on veut bien le dire.
Car de quoi
s'agissait-il, sinon de donner à l'animal inconscient des lois humaines
et, impuissant à exposer ses motivations propres, un avocat qui parle en
son nom.
Certes, il y eut des abus et des parodies; mais que nous regrettons
à notre époque de ne pas avoir, à la veille d'une corrida
par exemple, un avocat des taureaux qui vienne devant le public dénoncer
la sottise et la cruauté des tortures que l'on veut leur infliger.
Chaque fois que l'on apprenait qu'un animal était maltraité
quelque part, l'on traduisait l'animal et le maître devant un tribunal...
La
société de l'époque, inspirée par l'Eglise
Gallicane, se sentait solidaire des animaux,
elle leur donnait les moyens de se défendre.
De même, pour s'en
prendre à une espèce jugée nuisible, il fallait que les
villageois attaquent cette espèce en justice et écoutent ses
avocats. Il y eut ainsi des procès de rats et de
loups; que cette coutume serait précieuse de
nos jours où des espèces animales sont en voie d'extinction.
De même, l'Eglise avait des prières de bénédiction pour chaque animal et chaque espèce avait son saint patron, et des prières pour chacune de ses maladies.
Souvent naïves, mais combien riches de Foi que ces prières du rituel gallican: - "Bête, tu n'as pas demandé à te perdre. Que Dieu te conserve la vie".
Le Christ né dans une étable (Luc 2,7) ne pouvait se sentir choqué d'y voir pénétrer ses prêtres pour bénir une bête ou lui faire des onctions... Le temps est si proche de l'Eglise primitive persécutée où l'on vit des lions refuser de dévorer des chrétiens, où des corbeaux portaient quotidiennement leur pain aux ermites, où le cerf de Saint Hubert dressait entre lui et sa passion de la chasse la croix de lumière de celui qui a dit: - "Bienheureux les débonnaires car ils hériteront la terre" (Mathieu 5,5).
L'ignorance, le matérialisme, l'oubli de la loi de charité ont fait oublier par les Eglises modernes ces positions essentielles et les Catholiques, apprenant que le Pape Paul VI s'était laissé aller à bénir 150 toréadors, ont évoqué douloureusement la bulle de Pie V condamnant: "Ces spectacles sanglants et honteux de démons plutôt que d'hommes..."
Mais si la voix des hommes fussent-ils évêques ou papes peut varier, la voix de l'Eternel est faite de paroles qui ne passent pas. - "Les méchants tirent l'épée... Leur épée se brise dans leur propre coeur" (Psaume 37). - "Eternel, tu soutiens les hommes et les bêtes" (Psaume 36,7). De plus en plus, l'élite d'hommes et de femmes qui avait ce don de l'Esprit-Saint, ce charisme qu'est la perception du rôle de l'animal dans le cosmos, de plus en plus cette élite devient nombreuse et active...
Dans les générations précédentes un Saint François d'Assise, un Saint Martin de Porrès, un Saint Séraphin, un Saint Serge qui tous allèrent très loin dans l'expression de leur amour du monde animal faisaient figure d'exception...
Mais aujourd'hui c'est la Chrétienté qui prend
conscience.
L'on me fera observer qu'en même temps les forces
du mal se déchaînent, tentent de faire une science
de la vivisection, un
art de la corrida...
Mais je suis persuadé que ce déchaînement
même des forces du mal est un aveu de faiblesse.
La
vraie science, l'art véritable jaillissent de l'être humain par
d'autres voies que la souffrance animale.
L'être humain sent que sa mission dépasse ce qu'elle était au début de l'Eglise, l'Eglise a grandi, noblesse oblige, elle a de nouveaux devoirs.
Mais pour atteindre le but fixé par le Christ, il est nécessaire qu'une information se fasse plus dense, plus totale... C'est la grâce que je souhaite aux générations qui montent.