La célébration de la messe du jeudi saint est un moment très important dans l’ordre des offices liturgiques de la semaine sainte. Les chrétiens font mémoire du moment où Jésus "inventa" en quelque sorte la messe, en instituant la Cène.

Un Brin de Catéchisme

La veille de sa mort, au cours d’un repas pris en compagnie de ses apôtres Jésus institua l’Eucharistie. Il prit du pain et du vin et prononça ces paroles: "Ceci est mon corps, ceci est mon sang. Faites ceci en mémoire de moi." Voilà pour le récit de l’institution de l’Eucharistie ? Ce mot veut dire: action de grâce.

Que contient l’Eucharistie ?

Le catéchisme répond : le corps, le sang, l’âme, l’esprit et la divinité de Notre Seigneur Jésus-Christ. A nous de le comprendre et d’en faire l’expérience, par la Foi...

A travers les paroles de l’évêque ou du prêtre, et par l’action de l’Esprit-Saint, la présence de Jésus n’est pas imaginaire, symbolique ou figurative. Non ! Jésus-Christ est présent et vivant tout entier sous les apparences du pain et du vin.

L’Eucharistie demeure un Mystère de Foi pour le croyant... Et l’on parle de Présence Réelle de Jésus-Christ dans l’Eucharistie. On ne peut le comprendre qu’avec le coeur et au moyen d’une certaine pudeur qu’on appelle : l’humilité.

Qui peut communier ?

Tout baptisé suffisamment instruit des vérités chrétiennes pour bien comprendre ce qu’il fait et en état d’amour envers Dieu et son prochain.

Comment symbolise-t-on au cours de la messe cet état d’amour ? Par le baiser de Paix.

Qu’est-ce que la Messe ?

1) La projection terrestre du repas de noce entre le Christ et l’Eglise (qui se déroule éternellement hors de l’espace et du temps).

2) Le sacrifice du Christ s’offrant à son Père sur l’Autel sous les apparences du pain et du vin.

3) Le repas fraternel ou chacun met en commun sa Prière.

Comment doit-on communier ? En attachant son esprit à discerner et à adorer le Christ présent sous les apparences du pain et du vin.

Quand faut-il communier ? Au moins le jour de Pâques... et chaque fois que l’on ressent le désir de recevoir le Christ en soi.

Que fait en nous l’Eucharistie ? Elle entretien et développe en nous la vie divine reçue au Baptême.

Des Précisions utiles

Jésus n’a pas inventé le rite de communion au divin avec le pain et le vin. On le retrouve dans la Bible, 1600 ans av. J-C, à travers le mystérieux personnage de Melchisédek évoqué lors de sa rencontre avec le patriarche Abraham : "Melchisédek, roi de Salem, fit apporter du pain et du vin: il était sacrificateur du Dieu Très-Haut." (Genèse 14,18). Selon d’autres sources l’Egypte antique connaissait elle aussi des rites de communion au divin à travers le pain et le vin. Jésus n’a pas non plus inventé le baptême, Jean le Baptiste, par exemple, baptisait déjà avant la venue du Christ. D’autres cultures, d’autres peuples pratiquaient également un baptême dit de purification.

Mais le Christ a mis sa Présence sous ses signes. C’est ce qui leur donne une importance fondamentale pour le croyant...

Pour un chrétien ce ne sont pas seulement des symboles. La Foi de l’Eglise, l’expérience des mystiques et celle du peuple croyant nous révèlent qu’ils nous communiquent une Puissance qui vient de Dieu; c’est le sens du mot sacrement: sous le signe visible (eau du baptême, pain de l’eucharistie) est communiquée la Grâce qui vient de Dieu; union intime du divin à l’humain.

Mais quelle est la nature de cette Puissance (Grâce) communiquée par Dieu ? "Dieu est amour" (1Jean 4,16); ce don réside dans une plus grande capacité de dire non au mal et de choisir le bien. Le péché peut se définir comme une impulsion au mal présente dans la nature humaine, Saint Paul écrit à ce sujet : "je ne fais pas le bien que je veux, et je fais le mal que je ne veux pas. Et si je fais ce que je ne veux pas, ce n’est plus moi qui le fais, c’est le péché qui habite en moi" (Romains 7,19-20).

Les sacrements nous aident à sortir du péché. Ils agissent à l’intérieur de nous pour que nous puissions recouvrer une plus grande liberté d’aimer et de faire le bien. Définissons-les encore comme une potentialité perpétuelle mise à la disposition de la Foi. Potentialité ? Parce que l’être humain est toujours libre d’accepter ou de refuser le beau, le bon, le bien.


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