Dans l'Ancien Testament les femmes ne participent pas à la
prêtrise. Il serait simpliste de croire que cela est dû à
l'observance de préjugés liés à l'époque.
Non, il faut bien se représenter le côté sanglant
et brutal du culte:
- égorger des boucs et des taureaux, des
béliers et des colombes, et cela parfois par milliers; faire saigner à
blanc la victime, la dépouiller, en séparer et en trier les
morceaux, les faire cuire; on s'aspergeait de sang, on fouillait dans les
entrailles... Bref, rien qui ne corresponde vraiment avec la délicatesse
féminine...
Tout cela exigeait une force physique et des aptitudes
psychiques - on l'aura compris - typiquement "masculines ".
Mais que la femme ait été tenue à l'écart
du sacerdoce n'en fait pas pour autant un être rejeté de la prière.
Nous
lisons ainsi dans Judith 8 avec quel respect les Anciens écoutent ses
enseignements et lui demandent des prières. Hilqiyyahu, grand-prêtre
d'Israël, ne dédaigne pas d'aller consulter la prophétesse
Hulda, femme de Shallum, la prophétesse Déborah siège et
rend la justice (Juges 4,4); Myriam la prophétesse chante et danse et
prophétise et crée des hymnes et des cantiques (Exode 15); dans 1
Samuel nous voyons Anne aller seule pour prier dans le Temple, sans même
consulter son mari elle décide de vouer son fils au Naziréat, elle
se rend de sa propre initiative pour faire immoler un taureau, elle compose le
cantique que les Pères de l'Eglise ont appelé le prototype du
Magnificat.
Dans le Nouveau Testament Jésus n'admet pas de femmes dans le collège des Apôtres. Est-ce en raison de préjugés liés à l'époque ? L'Evangile nous montre le Fils de Dieu multipliant les provocations et viols d'un légalisme dont il se moque et ce: - au péril de sa vie...
Il est impensable d'imaginer qu'il ait pu se conformer à ce que les partisans du sacerdoce féminin considèrent aujourd'hui comme un tabou rétrograde.
Il faut aussi noter que l'entourage féminin de Jésus comptait des femmes largement "émancipées": - Marie-Madeleine en est l'exemple type.
L'Eglise des premiers siècles a créé et reconnu un diaconat féminin, elle a également reçu les femmes dans les ordres mineurs. Une diaconesse peut donc baptiser, prêcher, bénir (personnes, animaux, objets), porter la sainte communion, diriger un office liturgique de prières, bénir un mariage, présider à la liturgie des funérailles, accomplir des exorcismes, bref - tout faire - sauf consacrer le pain et le vin et absoudre.
Mais la messe étant un sacrifice (Ceci est Mon Corps, Ceci est Mon Sang) et les raisons que nous indiquions tout à l'heure (Ancien Testament - et que nous pourrions résumer par respect de ce qui est féminin) tiennent la femme quitte de ce rôle sacrificiel.
L'Eglise n'a jamais voulu, ni pu vouloir d'une femme prêtre. Elle a par contre - tout au moins dans les premiers siècles - favorisé l'éclosion d'un diaconat féminin sacralisé par l'imposition des mains de l'évêque (comme pour l'ordination du diacre masculin).
Mais là où le diacre à l'écoute de l'appel du Christ sera souvent appelé à recevoir la prêtrise, la vocation de la diaconesse devient tout autre:
Pourtant les préjugés sexistes reprennent très vite le dessus, et l'on ne parle plus de diaconesses (en France tout au moins) à partir du VIIème siècle.
Ce que l'Eglise primitive avait compris, l'Eglise Gallicane actuelle
s'efforce de le retrouver. Des diaconesses ont été - et
seront encore ordonnées - au sein de nos communautés;
il
s'agit souvent d'ailleurs d'épouses de prêtres,
ce qui fait que la question du sacerdoce féminin se pose avec moins
d'acuité chez nous dans la mesure où - à travers
le mariage - c'est le couple tout entier qui devient
sacerdotal.
Le rôle et l'action de l'Esprit-Saint sont aussi méconnus par beaucoup de chrétiens qui ne voient en Lui qu'un accessit secondaire au Père et au Fils, contrairement au dogme trinitaire qui enseigne que les trois Personnes divines sont co-éternelles et co-égales entre elles.