Cette pièce d'étoffe faite de lin a connu une histoire extrêmement chargée et actuellement encore, elle suscite de nombreuses polémiques quant à son authenticité.

Si l'on s'en limite à toute une série de constatations d'ordres historiques, archéologiques et scientifiques, les détracteurs de la réalité de ce suaire comme linceul du Christ ont de plus en plus de mal à trouver des arguments plausibles.

La vision de cette extraordinaire relique entraîne inexorablement une réaction de grande émotion pour la personne qui la contemple. Bien au-delà de la puissance mystique de ce drap ayant enveloppé le corps d'un homme atrocement supplicié, il se dégage de la silhouette "imprimée" dans le tissu, une sorte de rayonnement imposant le respect de tous, croyants ou agnostiques.

Pourquoi et comment une simple étoffe a pu retenir une image aussi troublante ?
De quelle façon devons-nous considérer ce drap mortuaire ?

A la première interrogation, une multitude de scientifiques accorde à ce linge mortuaire des origines concernant cette formation visible. Une transposition par contact direct avec un corps humain supplicié reste maintenant l'hypothèse la plus plausible bien que certains "spécialistes" semblent toujours vouloir attribuer cette image à un peintre médiéval de génie.

Malgré tout à ce jour personne n'a été en mesure et ce par quelque moyen technique que ce soit, d'obtenir cet étrange et très impressionnant résultat.

L'apparition de ce visage tuméfié qui nous donne toute l'horreur des supplices infligés par les romains, nous interpelle depuis des centaines d'années. A défaut d'explications logiques et rationnelles, le suaire constitue une relique historique parfaite dont l'étude archéologique se présente comme un témoignage atroce de toutes les souffrances endurées par un homme il y a près de deux mille ans de là.

Comme les stigmates montrés semblent parfaitement en conformité avec les écrits de ces temps du paléo-christianisme, il devient de plus en plus probable que l'humanité se trouve face à une trace indélébile laissée à la postérité par celui qui vint en terre sainte pour nous révéler par sa seule présence, la vérité du Père.

Il faut donc dépasser le cadre trop étroit d'une adoration sans réserve, de ce que le Christ lui-même aurait considéré comme de l'idolâtrie.

Pour considérer ce linceul comme une preuve historique incontestable et très détaillée nous rapportant fidèlement l'image de celui que l'on appelait le Nazaréen après l'horrible supplice que lui fit subir Ponce Pilate avec la complicité active du Sanhédrin.

Si certains en viennent à contester jusqu'à l'existence même de Jésus ainsi que de l'ampleur de sa tâche, ce suaire se pose comme une ultime preuve de la véracité des écrits apostoliques et sacrés.

Le linceul ayant enveloppé le corps sans vie du Christ nous fournit, au travers des études de médecins légistes, les abominables détails de ce que ses tortionnaires lui infligèrent avec dans leur exécution de la sentence, l'empreinte d'une rare cruauté physique et morale.

Pleinement homme, le Christ a souffert dans sa chair d'une odieuse et intense manière.

En nous donnant ainsi son sang pour racheter les péchés des hommes, il nous montre dans l'image du suaire que son amour pour nous est infini au point d'en accepter les plus cruelles des conséquences. Afin que nous n'oublions jamais, ce drap devait nous parvenir et se présenter de si étrange façon que nul homme ne puisse en contrefaire l'original.

Mais la puissance du saint Suaire devient encore plus importante aux yeux des Chrétiens dès lors que le Christ mort est ressuscité drapé de ce linge.

Pendant trois jours et trois nuits, le corps sans vie de Jésus reposa dans la crypte dont l'entrée était fermée par une lourde pierre.

Durant cette période la dépouille charnelle va laisser d'incompréhensible façon une empreinte qui ne se révélera dans l'étoffe mortuaire que bien des années plus tard.

Lorsque que le Christ revient à la vie, le suaire devient malgré lui le témoin muet de l'événement le plus fondamental de la preuve qui nous est apportée par Jésus de son essence divine.

Pleinement Dieu, Jésus va pardonner aux hommes et entouré de ses anges IL ira à la rencontre de ceux qui seront chargés de porter la bonne nouvelle. Laissant derrière lui comme dernier cadeau, l'empreinte de son visage et de son corps supplicié afin qu'une trace palpable puisse permettre aux Chrétiens des siècles à venir de comprendre et se souvenir de l'ampleur de ce divin sacrifice.

Comment l'Église Gallicane doit-elle se positionner face à cette double manifestation de la divinité et de l'humanité du Christ ?

De la manière la plus fidèle concernant les enseignements de Jésus. Aucune adoration ne saurait être acceptée en dehors de celle unique et sans restriction tournée vers Dieu lui-même.

Cette relique ne doit constituer qu'une preuve historique et archéologique mise à notre disposition pour attester de la vérité auprès de ceux qui doutent. Elle représente le lien matériel et temporel de la venue sur terre du Christ et se compose d'un élément de réflexion obligeant les hommes à se pencher sur les messages laissés par Jésus lors de son passage sur terre au travers d'une énigme parfaitement palpable.

Il est attribué au Saint Suaire des pouvoirs surnaturels liés à son contact avec le corps du Christ. Mais il faut considérer que le plus fort de tous est certainement contenu dans le seul fait que ce linceul soit parvenu jusqu'à nous en réussissant à ne pas être détruit malgré toutes les pérégrinations qu'il a vécu. Tout dans cette histoire semble bien nous préparer à revoir un jour, comme le disent les écritures, revenir Celui qui à tant souffert pour nous dans l'expression de sa majesté transcendée par le divin sacrifice dont nous conservons l'image à la manière d'une faute toujours présente contre nous.

Jésus savait qu'il pourrait être encore trahi par les siens, c'est peut-être la raison pour laquelle il souhaita nous laisser cette "icône divine". Comme une sorte de défi au génie humain qui (IL le savait) chercherait à en démonter les rouages, le Suaire donne l'occasion à ceux qui portent des paroles trompeuses, de se révéler au grand jour.

Les Pharisiens ne sont pas disparus et comme Matthieu et Marc nous le rapportent, le Christ reprit les prophéties d'Isaïe en disant :"Ce peuple m'honore des lèvres, mais son coeur est loin de moi. C'est en vain qu'ils me rendent un culte,car les doctrines qu'ils enseignent ne sont que des préceptes d'hommes". Que ces quelques lignes reflètent bien l'attitude que nous constatons malheureusement encore de nos jours.

L'Etrange Histoire

Dans l'Évangile de Jean, la présence du saint Suaire est très nettement décrite (Jn. 20,7) et restera dès lors et jusqu'à nos jours la seule image fidèle du corps crucifié de Jésus.

Au-delà de cette constatation faite par Pierre et Simon-Pierre, le linge sacré n'est plus évoqué.

Qui le récupéra ?

Cet épisode reste un mystère, mais ce dont les historiens sont convaincus, c'est que le saint Suaire fût ramassé, pieusement plié et caché pour en éviter la perte irréparable.

A cette époque, aucune trace autre que celles laissées par le sang ayant coulé des blessures n'était visible. Ce linge sacré pour les premiers Chrétiens mais étant considéré comme impur par la tradition juive, aurait de ce fait, été rejeté sans autre considération. Voici une des raisons qui contribuèrent à occulter le sort réservé à cette inestimable relique.

Un groupe de Chrétiens prit en charge le linceul en le protégeant par la loi du silence imposée et obtenue par le petit nombre d'initiés impliqué dans le secret. Lorsque la grande guerre du 1er siècle éclata contre les Juifs, il est possible (selon les dires d'une ancienne tradition paléo-chrétienne) que le Suaire fût transféré vers la ville d'Edesse.

Il est par ailleurs intéressant de constater au sein de textes anciens, qu'il est fait mention d'un tissu bien étrange. En effet, l'image d'un homme crucifié y serait apparue spontanément, sans aucune intervention humaine. Cette forme de manifestation apparaissait comme miraculeuse d'autant plus que l'image était d'une pâleur la rendant presque inconsistante et seulement visible à une certaine distance.

Il est actuellement prouvé de façon incontestable que cette apparition n'a rien de surnaturel. L'addition de la sueur, la lymphe, le sang hémolysé et des substances aromatiques qui avaient été appliquées sur le corps de Jésus ont pu former un agencement chimique en mesure de ne révéler sa présence qu'une trentaine d'années plus tard. (Cette expérience a été reproduite avec succés en laboratoire).

Cette constatation technique ne retire en rien la valeur historique et mystique liée au linceul, bien au contraire puisqu'elle en atteste l'authenticité archéologique.

C'est ainsi que l'on retrouve une première trace des périples du saint Suaire dans la ville d'Edesse où fut mise au secret la précieuse relique. Les massacres perpétrés dans la fin de ce premier siècle entraînèrent la disparition des Chrétiens connaissant le secret de la cache et ceci eut pour conséquence directe le fait que toute indication sur le Suaire se perdit durant une longue période.

Car c'est simplement en l'an 560 que l'on en retrouve l'existence bien par hasard... à Edesse précisément !

L'empereur Justinien en guerre contre les Perses semble en bien mauvaise posture lorsqu'il est acculé à se réfugier et à être encerclé dans la ville d'Edesse. Obtenant une trêve inattendue de la part d'un ennemi à deux doigts d'une victoire facile, l'empereur désespéré et résigné à capituler découvre, alors qu'il inspecte les remparts de la ville, une cavité étrangement dissimulée.

Croyant trouver un moyen de déjouer l'attaque imminente des Perses, inspectant cette curieuse loge mise à jour accidentellement, il va y trouver une pièce de tissu minutieusement protégée.

En la dépliant Justinien constate qu'il est en présence d'un linge dont seules les légendes lui avaient fait entrevoir l'existence. Devant lui s'étale le linceul avec lequel "le supplicié du mont Golgotha" fut recouvert après sa descente de la croix.

Il n'en faut pas plus pour que l'empire byzantin y voit un signe divin et la sainte relique est alors portée à la vue de tous sur les fortifications de la ville. Cette ostension historique nous est rapportée sans ambiguïté d'autant plus que, contre toute attente l'empereur Justinien remporta une victoire sur les Perses.

La piste du Suaire est retrouvée et par la reconnaissance de l'empereur, la relique la plus précieuse de la chrétienté est mise à l'abri dans une "grande église" l'Hagia Sophia.

Malheureusement, le linceul n'était pas vraiment en sécurité car la revanche des Perses ne se fait pas attendre et Jérusalem est très gravement dévastée. Aidés en cela par les juifs persécutés et les Samaritains qui voient en eux leurs libérateurs la défaite est consommée avec sa multitude de massacres et de destructions symboliques par le feu de tous les lieux saints chrétiens. Déjà le même scénario catastrophique s'était produit à Antioche avec cette fois encore la participation active et parfois même instigatrice d'une faction juive intégriste.

Le Saint Sépulcre ne fait pas exception à la règle, victime d'un incendie criminel il subit un sort aussi cruel que tous les lieux où la mémoire du supplicié du Golgotha est honorée.

Malgré une victoire définitive sur les Perses et la récupération de précieuses reliques en 629, le désastre est d'une ampleur inimaginable dans sa sauvagerie aveugle. Les travaux de l'évêque de la ville sainte représenteront les derniers efforts, hélas inutiles, qui aboutiront au dernier chapitre dans lequel une véritable abomination va transformer les lieux saints du christianisme en une véritable et atroce désolation.

En 638, les musulmans priveront d'une manière définitive les chrétiens de cet accès à une mémoire historique en revendiquant pour eux seuls cette terre de Jérusalem qu'ils renomment pour l'occasion Al Qods.

Le suaire avait été retrouvé en l'an 544 dans un état de conservation confinant au miracle, sa présentation annuellement faite pour Pâques exposait le linceul volontairement plié pour ne montrer que la face du Christ. Il s'agissait d'un reliquaire classique mettant ainsi à la lumière directe du soleil la pièce de tissu sur laquelle l'empreinte se "matérialisait" de plus en plus nettement au fil des ostensions qui durèrent jusqu'en 638.

La chute de Jérusalem entraîna la réddition d'Edesse ce qui eut pour effet l'obtention d'une certaine liberté de culte de la part du vainqueur musulman et surtout la sauvegarde inestimable de la relique et de son havre de semi tranquillité.

En 678 la survenue d'un tremblement de terre qui endommagea gravement la grande église eut pour conséquence incroyable une restauration de l'édifice assurée par le calife Muawiya. Sans vraiment comprendre le geste venant d'un haut dignitaire musulman à l'égard des infidèles que sont à ses yeux les chrétiens, il ressort de cet épisode la preuve de l'incroyable puissance que recèle le saint suaire, prestige immense nimbé d'une aura mystérieuse et relique reconnue (fait historiquement très rare) jusqu'en terre d'Allah. Mais peu de personnes pouvaient accéder à la contemplation du linge mortuaire et dans ces temps peu de témoignages rapportent l'aspect exact du linceul.

Il faut attendre l'an 942 pour que les forces de l'empire byzantin puissent reconquérir une partie des territoires sous influence arabe.

C'est à ce moment que l'empereur Constantin VII dit Porphyrogénète exigera la restitution par le calife d'Edesse du précieux suaire.

Dès lors la grande église de Justinien aussi magnifique était-elle, privée de son joyau, connut un destin cruel suivant en cela le sort de la ville d'Edesse. Elle vit les croisés en ses murs, en 1144 une nouvelle invasion arabe transforme l'église en écurie jusqu'à l'effondrement de sa coupole suivant la révolte de 1146.

Pour ne laisser aucune trace de l'édifice les musulmans bâtirent une mosquée sur ses ruines, mais de nombreux séismes réduisirent à un champ de pierres l' uvre des arabes.

Toute la chrétienté est redevable à cet empereur byzantin d'avoir su imposer au califat la récupération du saint suaire qui trouva ainsi un refuge à Constantinople. Une liturgie particulière fût élaborée pour la "fête du Saint Suaire" avec une magnificence dans les textes et les musiques rendant tous les 16 août un vibrant hommage à la précieuse relique.

C'est donc en 944 que le suaire va partir de l'Asie pour aller rejoindre par voie maritime la métropole de Constantinople. L'inestimable pièce est alors prise en charge par l'archevêque Grégoire. Elle y passera 260 années !...

En effet, nul n'aurait pu imaginer qu'un jour elle serait dérobée après la mise à sac et la destruction de Constantinople par les croisés.

L'an de grâce 1204 voit aboutir les efforts d'une croisade se manifestant entre autres choses par la prise de la ville de Constantinople.

Pendant que les soldats arborent fièrement la croix rouge sur leurs torses, un inconnu va s'emparer du suaire pour l'emporter bien loin de la chapelle qui l'avait hébergé durant tant d'années.

Les Vénitiens et les prélats français sont à l'origine de cette croisade souhaitée par Rome et qui pour l'occasion avaient accepté de faire une sorte d'impasse sur les querelles théologiques afin d'envoyer une expédition uniquement réalisable par le regroupement des forces militaires des francs et de l'armada du Doge de Venise.

C'est au sein des commentaires de la conquête de Constantinople qu'il est possible de retrouver la description faite par son auteur le chevalier Robert de Clèry, du Saint Suaire qu'il semble bien avoir été le dernier à voir en ces lieux.

Les croisés se livrèrent à de nombreuses atrocités, rien ne fut épargné jusqu'aux violations de sépultures. Ce fut un véritable saccage sans raison valable, un établissement de destructions barbares et sacrilèges qui obscurcit lourdement cette mission qui se voulait sainte et qui virait au ravage irrémédiable indigne de chrétiens.

La "chasse aux reliques" devint une obsession et amena à de nombreuses et très graves persécutions. La chevalerie venait de perdre son âme en cherchant à récupérer le plus possible de précieuses reliques, d'objets de cultes et de représentations sacrées pour en faire un fructueux commerce à leur retour en France.

Malgré les exhortations de leurs chefs, les croisés n'obéissaient plus qu'au seul appel du profit.

Le suaire échappa par miracle à cette folie terroriste et personne à l'époque ne savait qui détenait ce trésor. C'est encore à Robert de Clèry que nous devons de retrouver ce climat de grande anxiété qui étreignait ceux restés fidèles à leurs engagements chrétiens. Ce fût un véritable cataclysme qui s'abattît sur Constantinople et en ces temps d'horreur la perte du linceul paraissait plus que probable, laissant peu d'espoir d'en retrouver la trace.

Le pape Innocent III condamna avec une grande fermeté ce que l'on qualifierait maintenant de crimes contre l'humanité et qui furent perpétrés par des croisés.

Par une supplique adressée au pape par le dernier empereur byzantin du nom de Théodore Ange Comnène, il est possible de retrouver la trace du suaire si convoité. La relique avait été mise à l'abri dans la ville d'Athènes en 1205 et vue en grand secret par Nicolas d'Otrante qui accompagnait le légat de la papauté durant cette étrange incursion. Découvert, le linceul redevenait beaucoup trop vulnérable et il est plus que vraisemblable qu'il fût confié à l'ordre le plus puissant de cette époque: celui des chevaliers du Temple.

Une hypothèse veut que les Templiers furent les gardiens zélés de la relique ainsi mise au secret alors qu'une copie entrait en France à Marseille sous la dénomination de "suaire de Besançon". L'instigateur de ce détournement était Othon de la Roche de famille originaire de Franche Comté.

Le mystère reste entier car personne ne put voir la sainte relique, la seule piste crédible restera évoquée lors du célèbre procès des Templiers (1307-1314). Des déclarations ont souligné la vénération par rites secrets de l'image d'un homme barbu qui, même entrevue un bref moment, laissait un souvenir marquant aux élus ayant accédé à cette étape et ce malgré une longue période d'initiation préalable. Ces témoignages recueillis sous la torture interpellent par leur régularité dans le descriptif.

La crainte de l'excommunication plus forte que celle engendrée par la "question" aurait poussé les Templiers à garder leur secret au-delà de la mort.

Encore une fois, la disparition du Saint Suaire de sa ville d'accueil allait être suivie d'une accumulation d'événements la faisant sombrer dans le plus grand des chaos.

Une nouvelle piste permet de retrouver une ostension illégale d'un linge représentant le corps et le visage de notre Seigneur Jésus Christ. Demande d'indulgence faite auprès du pape Clément VI alors en Avignon par un noble, le sire de Charny et dont le but était de le garantir efficacement contre une éventuelle excommunication.

Cette réapparition du suaire en 1349 rameuta bien des fidèles et une plaque commémorative fût même gravée pour marquer l'événement. Cette "preuve" matérielle est actuellement visible au musée de Cluny à Paris.

En 1356, il est mis fin aux ostensions de la relique qui disparaît à nouveau pour se réfugier en des lieux inconnus.

Le linceul va réapparaître comme par enchantement en 1389. Une nouvelle autorisation fut délivrée à l'église de Lirey pour permettre les ostensions par le pape Clément VII, malgré l'opposition vigoureuse de l'évêque de Troyes. Un an plus tard, une deuxième bulle papale vint confirmer l'authenticité du linceul le classant au rang de sainte relique (et non d'icône).

Enfin, la famille de Savoie racheta le précieux suaire à l'ultime représentante de la lignée des Charny et il prit alors le nom plus connu actuellement de Saint Suaire de Turin.

C'est seulement en 1898 que la relique va commencer à intéresser les scientifiques d'une manière bien inattendue, par l'arrivée d'un avocat et photographe amateur en charge de réaliser un cliché (le premier) du suaire. Mais ceci constitue une toute autre histoire, celle des manifestations étonnantes que génère cette incroyable pièce de tissu faite de lin et renfermant dans ses fibres une forme de mémoire encore bien incompréhensible.


Précisions:

Une recherche sur Internet nous a permis de découvrir une nombreuse documentation.
Voici un résumé de ce qui a retenu notre attention.

Le cliché de 1898 révèle que les tâches constituent une sorte de négatif grandeur nature, comme en témoigne l'image reproduite ici:

Après les clichés de 1898 - et la surprise des nombreux détails invisibles à l'oeil nu révélés par les négatifs - vint l'analyse du linge avec les rayons X.

Là c'est tout aussi étonnant. Les rayons X révèlent que l'image n'est "ni peinte, ni dessinée", mais le lin a subi une légère irradiation de 45 microns de profondeur.

Plus tard, autre surprise, avec l'invention des ordinateurs on constate que l'image n'est pas plate (2 dimensions) mais tridimensionelle (3 dimensions). Les ingénieurs de la NASA reconstitueront sur leurs ordinateurs un portrait de "l'homme du suaire", en relief.

Mais en 1988 des tests au carbone 14 font remonter le linge au XIIIème siècle et jettent le trouble parmi les chercheurs. En effet, les hommes du XIIIème siècle étaient dans l'incapacité de produire le phénomène d'irradiation ayant abouti à l'image du suaire (rappelons que l'image n'est ni peinte, ni dessinée). Le mystère restait donc entier avec son cortège de questions sans réponses.

L'histoire rebondit avec un docteur ès-science, le Père Rinaudo. Il fait d'autres découvertes qui infirment les tests de 1988. Parti de l'hypothèse que les tâches du linceul sont provoquées par un bombardement de protons il effectue plusieurs expériences au Centre d'Etudes Nucléaires de Grenoble en 1992. Il veut savoir si des tâches de nuance comparables à celles du suaire peuvent se former sur un morceau de lin. Le résultat confirme la théorie: - mêmes tâches sur le morceau de lin et irradiation de 45 microns très exactement !

La question qui vient à l'esprit maintenant est la suivante: le corps humain a-t'il les matériaux pour produire ce phénomène ?

On sait par la science que notre corps est composé à 60% d'eau, liquide pouvant libérer des noyaux de deutérium, composant de l'hydrogène (rappel de nos souvenirs d'école - la molécule d'eau est formée de deux atomes d'hydrogène et d'un atome d'oxygène). Or le noyau de deutérium, sous l'effet d'une certaine énergie, possède la particularité de se casser en libérant un proton et un neutron.

Avant de poser la question de la provenance de l'énergie capable de créer l'image du suaire il faut aussi se demander ce qu'il advient des neutrons libérés par le deutérium. Eh bien ils ont la propriété physique d'enrichir le lin en carbone 14 ! Ce qui par conséquent faussait les résultats des tests de 1988. La mesure de la datation dépend en effet de la vitesse avec laquelle le carbone 14 disparaît. S'il y en a davantage au départ la mesure d'arrivée est faussée, l'objet est jugé plus jeune qu'il n'est en réalité.

La vérification fut effectuée par le centre de Saclay puis l'université de Toronto au Canada. Un morceau de lin provenant d'une momie égyptienne âgée de 3400 ans avant Jésus-Christ a été bombardée de neutrons à Saclay, puis daté à Toronto, avec pour effet de faire avancer son âge de 46000 ans !

Il ne restait plus qu'à calculer, en partant de la thèse de l'authenticité du suaire, quelle dose de neutrons pouvait avoir provoqué une erreur de 13 siècles dans les tests de 1988. Or la dose de neutrons correspond exactement à celle protons capables d'oxyder le linge.

Formulé autrement, le même nombre de noyaux de deutérium émanant de l'hydrogène d'un corps humain peut simultanément expliquer la formation de l'image et une erreur de datation de 13 siècles...

Le mystère demeure quand même entier, car si le linge provient bien du corps d'un supplicié crucifié en Israël (sur 58 pollens identifiés sur le linceul 44 viennent de Jérusalem et ses environs), sous le règne de Tibère...

1) Quelle énergie a bien pu casser les noyaux de deutérium ?

2) Et les casser selon un ordre mathématique capable de créer une image en 3 dimensions ?

Il n'y avait pas "d'accélérateur de particules à l'époque du Christ"... Ce mécanisme de transfert d'image et de séparation du corps d'avec le linge (sans aucune trace d'arrachement s'il vous plaît !) pose plus de questions à la science qu'il n'amène de réponse. Certains appellent ce phénomène le "flash de la résurrection" ! Mais reconnaissons qu'il faut - pour l'admettre - quitter le domaine des connaissances scientiques pour rejoindre celui de la croyance et de la Foi.


** Pour aller plus loin:
Liens internet - Pages à consulter

** Protons et neutrons au secours du Saint Suaire... - 5 août 1999
http://www.racines.simplenet.com/racines/suaire1.htm

** Le Saint Suaire de Turin - Le suaire n'est pas une donnée de foi. Chacun est libre de se former une opinion... - 9 avril 1999
http://perso.wanadoo.fr/tadou/stsuaire/stsuaire.html

** Immense énigme scientifique - Complots autour du Saint Suaire - Le centenaire d'une immense énigme scientifique... - 13 août 1999
http://tsvm.net./Suaire/page3.htm

** Le Saint-Suaire, Web officiel où vous trouverez également quelques pages relatives aux expositions passées.
http://sindone.torino.chiesacattolica.it/fr/welcome.htm

** Holy Shroud Guild, site établi pour promouvoir l'étude et la dévotion au suaire de Turin, où vous trouverez également de nombreuses reproductions photographiques.
http://home.fireplug.net/~rshand/reflections/messiah/shroud.html

** The Holy Mandylion , page publiée par l'Eglise Orthodoxe Grecque du Mont Athos, avec la photographie d'une peinture du "Mandylion", nom donné au suaire lors de son passage à Edesse.
http://www.culture.gr/2/21/218/218aa/e218aa9.html

** Saint Suaire de Turin - Un peu d'histoire.
http://www.page-web.com/sm/suairepg.html

** Pour une étude encore plus approfondie nous vous recommandons directement l'utilisation des moteurs de recherche de l'internet.
http://www.google.fr
http://www.voila.fr
http://yahoo.fr

Moteurs de recherche francophones très efficaces. Taper le mot clef "saint suaire" - avec les guillemets - dans la petite fenêtre de la page d'accueil de ces sites puis validez en cliquant sur OK

Certains moteurs anglophones sont aussi très utiles
http://www.hotbot.com
http://www.altavista.com

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