Saint... De l'hébreu kadosch: mis à part. C'est à dire tous ceux qui ont été, sont où seront cellules vivantes de cette Eglise dont Saint Augustin a dit qu'elle est: "l'Assemblée de tous les bons et les justes depuis Adam jusqu'au dernier homme."

La Toussaint c'est la fête de cette multitude dont une partie est encore dans l'espace et dans le temps, alors qu'une autre - après sa vie terrestre - s'est retrouvée hors du domaine spatio-temporel dans une autre dimension.
Les deux parties de cette Eglise que nous appelons l'Eglise militante (terrestre) et l'Eglise triomphante (céleste) communiquent par la Communion des Saints.

L'Evangile nous en donne l'exemple dans le dialogue célèbre entre Jésus, Moïse et Elie lors de la Transfiguration: "il fut transfiguré devant eux; son visage resplendit comme le soleil, et ses vêtements devinrent blancs comme la lumière. Et voici, Moïse et Elie leur apparurent, s'entretenant avec lui." (Mathieu 17,2-3).

La date de la Toussaint a mis du temps à devenir universelle.
A Rome on tenait à la date du 13 mai où l'on célébrait dans l'antique panthéon païen, mais l'Eglise Gallicane tenait à la date du 1er novembre qui marquait chez les gaulois et les celtes le début de l'hiver. Ce fut l'opinion gallicane qui prévalut et la date du 1er novembre s'étendit à toute la chrétienté.

Quand à la fête des morts, le 2 novembre, c'est aussi une fête d'institution gallicane, puisqu'elle fut instituée par un auvergnat gallican: Odillon de Mercoeur, abbé de Cluny (994 à 1048).

Une autre invention toute à l'honneur de notre Eglise de France fut la bienfaisante création par le même Odillon de la trêve de Dieu. Ceux qui accusent l'Eglise peuvent songer qu'elle est à l'origine de nombreuses institutions pour diminuer les guerres, humaniser les combats, supprimer l'esclavage, répandre l'instruction et diminuer la pauvreté et la maladie.

La Toussaint c'est aussi la fête de tous ceux et celles qui ont rejoint le Christ dans la lumière de Son Royaume, aussi le prêtre revêt en cette occasion les ornements blancs car c'est un jour de fête. Le lendemain ce sont les ornements noirs qui habillent les autels et les célébrants; l'Eglise prie pour les âmes en peine de l'au-delà (on disait autrefois purgatoire), qu'elles puissent trouver elles aussi la Lumière, la Paix et la Joie.

Sur nos clochers de France le coq gallican salue sans fin la victoire du Christ sur la mort comme le coq de nos campagnes salue la victoire du soleil sur la nuit... Coq gallican pour rappeler à l'ordre Saint Pierre quand il renie sa Foi, mais surtout pour chanter la merveilleuse apothéose de la Toussaint !


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