Le mode de gouvernement ecclésial était à cette époque
collégial et synodal, c'est à dire que tout se décidait
en assemblées (synodes, conciles).
On se réunissait
pour prier, pour méditer, pour affirmer les dogmes comme pour organiser
le sacerdoce. La société chrétienne tout entière
intervenait dans toutes les choses divines et humaines.
Il est significatif de remarquer qu'il n'y eut pas de place,
jusqu'aux VIIIème-IXème
siècles, pour une papauté concentrant en elle tous les
pouvoirs de l'Eglise.
L'organe suprême en matière d'autorité
et d'enseignement était alors représenté par le Concile
Oecuménique (assemblée des évêques de
toute la terre habitée).
Il y en eut sept:
Nicée
(325), Constantinople (381), Ephèse (431), Chalcédoine (451),
Constantinople II (553), Constantinople III (680-681), Nicée II (787).
L'évêque de Rome fut soumis aux décisions de cette auguste assemblée, qui seule pouvait statuer en dernier ressort sur les questions primordiales touchant la Foi, la doctrine chrétienne et la vie des Eglises en général.
L'unité de l'Eglise ne s'appuyait en aucun cas sur
un seul homme, mais
selon l'expression de Saint Vincent de Lérins:
"Sur ce qui a été cru toujours, partout et par tous."
En
l'occurrence, le même symbole de la Foi (credo), la reconnaissance de la
fonction épiscopale, de la prêtrise, du diaconat, l'administration
du baptême et des autres sacrements, la célébration de
l'eucharistie sous la présidence de l'évêque ou de ses délégués
(prêtres).
La société chrétienne des premiers siècles ne
connaissait que des Eglises locales (d'une terre, d'un lieu),
administrées chacune par un évêque.
On donna ensuite le
nom d'archevêques ou de métropolites aux évêques résidant
dans les capitales provinciales ou régionales, puis le titre de
patriarches aux évêques titulaires des sièges épiscopaux
des très grandes métropoles de l'antiquité: Jérusalem,
Antioche, Alexandrie, Rome et Constantinople.
Le concept d'Eglise Universelle (ou catholique - du grec catholicos = universalis) ne consistait pas initialement en une réalité quantitative (addition des Eglises locales soumises à la tutelle de Rome) mais plutôt qualitative (parce que c'était partout la même Foi, les mêmes sacrements, la même eucharistie, le même credo).