1. Monseigneur Ducasse-Harispe

Il faut maintenant attendre l'année 1966 pour que l'Eglise Gallicane se donne un nouveau Patriarche en la personne de Mgr Irénée Poncelain d'Eschevannes.

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Mgr Irénée bénissant Mgr Truchemotte - 1970

Un ancien médecin militaire, venu assez tardivement au sacerdoce, mais ayant auparavant au sein du tiers ordre franciscain mené une vie profondément mystique:
tel peut être présenté Monseigneur Irénée Poncelain d'Eschevannes qui fit d'assez longues études classiques et scientifiques; il s'en confie lui-même dans Le Gallican de Février 1968:
"... Il m'en est resté quelque chose... J'ai aimé l'Histoire, la Géographie, les Belles Lettres... J'ai même fait une incursion dans l'art médical et chirurgical pendant la guerre de 14-18..., après avoir étudié les sciences physiques, chimiques et naturelles. Ce n'est qu'il y a vingt ans que j'ai retrouvé ma vocation première, que j'ai aimé la théologie, la liturgie, bref ! que je suis devenu un prêcheur d'Evangile."

Ordonné prêtre le 23 mars 1952 dans la succession de Mgr Giraud, Monseigneur d'Eschevannes était trois ans après élu évêque par l'association cultuelle d'Ile de France et consacré par Mgr Van Assendelft, de l'Eglise Ancienne Catholique.

Personnalité forte et érudite, Mgr Irénée tente de redonner à l'Eglise Gallicane la vigueur et le rayonnement qu'elle connut avant guerre, du temps de Mgr Giraud.
En 1959 il reprend la publication mensuelle du journal Le Gallican. Il recherche puis contacte les communautés dispersées, noue des relations amicales et chaleureuses avec leurs pasteurs. Très vite il fait l'unanimité au sein du clergé.

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Après la mort de Mgr Vigué en 1963 le diocèse d'Aquitaine et son chorévêque Mgr Patrick se placent sous sa juridiction, dès 1965.

En 1966 le Synode confirme son élection au Patriarcat. Il attend le jour de Noël 1968 pour recevoir l'onction de la Sainte Ampoule.
Il sera grandement assisté dans son oeuvre patriarcale par de très bons évêques dont le plus oecuméniquement célèbre fut certainement Monseigneur Ducasse-Harispe, l'un des élèves du Révérend Père Hyacinthe Loyson.
Ordonné prêtre par Mgr Giraud en 1932, docteur en philosophie et licencié en mathématiques, Mgr Harispe fut longtemps professeur sur la côte d'Azur.
On lui doit: "Pensées sur l'Amour de Dieu", "Théologie de la Mort", et surtout, "l'Eucharistie en Esprit et en Vérité" (livre qui parut avec le double imprimatur catholique-romain et catholique-gallican et les approbations des Eglises réformées, orthodoxes et vieille-catholiques, ce qui pour l'époque -1943- était un véritable tour de force).
Monseigneur Ducasse-Harispe vécut jusqu'à 97 ans dans son village d'Urt (Basses Pyrénées) et jusqu'à sa mort il se dévoua pour son clergé pyrénéen gallican. Jusqu'à la dernière semaine de sa mort qui fut accidentelle on le voyait tous les jours traverser à la nage les eaux glaciales de l'Adour.

C'est en 1970 que Sa Béatitude Monseigneur Irénée fut rappelé à Dieu. Il s'était dans les dernières années de sa vie beaucoup confié à Monseigneur Truchemotte qu'il voulait consacrer évêque et auquel il avait fait don d'un triptyque d'autel personnellement peint pour lui par l'évêque de l'Eglise Catholique Celtique: Monseigneur Tugdual.
Ce triptyque qui est maintenant partie intégrante de la chapelle Saint Jean-Baptiste de Bordeaux a cette particularité que la tête de Saint Irénée de Lyon qui est peinte à droite est tracée sur le modèle de la photographie de Sa Béatitude Monseigneur Irénée Poncelain d'Eschevannes.


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