L'Eglise de France se disait Gallicane (du latin gallicanus, gaulois, des Gaules) parce que derrière ce mot de gallican il y avait une doctrine, le gallicanisme, c'est à dire la défense des libertés de l'Eglise de France face à l'absolutisme du Vatican.
Le dictionnaire Larousse, dans son édition de 1974, définit le gallicanisme comme la "doctrine qui a pour objet la défense des libertés de l'Eglise de France (gallicane) à l'égard du Saint Siège, tout en restant sincèrement attachée aux dogmes catholiques."
Toutes ces définitions sont incomplètes, mais elles ont au moins le mérite d'exister.
- Un gallicanisme royal, que l'on retrouve dans le conflit opposant le roi Philippe le Bel au pape Boniface VIII, dans la pragmatique sanction de Bourges (1438) promulguée par Charles VII, dans la déclaration des quatre articles de Bossuet (1682) publiée à la demande de Louis XIV.
- Un gallicanisme parlementaire, celui de l'université de Paris, des cours de parlement, des juristes français de l'Ancien Régime.
- Un gallicanisme théologique, c'est à dire le rappel des anciennes constitutions de l'Eglise des premiers siècles qui ignoraient le centralisme romain et l'absolutisme papal. C'est sur ces principes que le concile de Constance (1414-1418) réuni pour résoudre la querelle du grand schisme, déposa les trois papes qui s'excommuniaient mutuellement et en élit un quatrième. C'est ce même concile de Constance qui rappela que le concile général, c'est à dire l'assemblée de tous les évêques était supérieur au pape, la partie étant inférieure au tout et non l'inverse.