Monseigneur Giraud

Louis-Marie François Giraud naît à Pouzauges en Vendée le 6 mai 1876.

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Très tôt il fait preuve de la vocation religieuse. Entré à 16 ans comme frère de choeur au monastère cistercien de Fontgombault, dans l'Indre, il y reçoit les quatre Ordres mineurs. Mais au fur et à mesure qu'il s'initie à la théologie, les contradictions du système de pensée catholique-romain lui semblent évidentes. L'obéissance "per um cadaver" à un pape déclaré infaillible depuis 1870 est contraire à l'ancienne constitution de l'Eglise. Le Frère Giraud en prend acte.

En 1905 le monastère est dispersé. L'année suivante les religieux apprennent l'existence de Mgr Joseph-René Vilatte, venu en France à la rescousse du mouvement des cultuelles. Le Frère Louis se place sous sa juridiction. L'archevêque l'ordonne sous-diacre le 14 octobre 1906, diacre le 19 mars 1907, prêtre le 21 juin de la même année.

De 1907 à 1908 les fonctions de l'abbé Giraud sont multiples. Nous le voyons se dévouer tant à la paroisse des Saints Apôtres de Paris que dans des tournées pastorales dont le charge Mgr Vilatte pour ranimer la Foi des communautés dispersées. Il devient extrêmement populaire. Une anecdote: dans l'une des paroisses gallicanes des extrémistes envoient chaque matin six jeunes costauds pour bastonner les fidèles qui viennent à la messe de l'abbé Ruelle. Une volée de coups de cannes s'abat sur ceux qui rentrent pour les décourager de leurs "superstitions". Arrive l'abbé Giraud qui s'avance calmement entre les casseurs, reçoit stoïquement les premiers coups, puis négligemment prend chaque canne dans sa main puissante et la brise comme une allumette. Quand les six garçons se voient désarmés ils sont saisis d'une frousse intense et n'osent même pas se sauver. L'abbé GIRAUD en prend alors un par l'épaule et le fait entrer dans l'église. Là il se met à le raisonner avec tant de conviction et d'à propos qu'il en fait un partisan convaincu.

Il ne faut donc pas s'étonner si lors d'une assemblée des cultuelles l'abbé Giraud est élu évêque. Il est vraiment l'un des prêtres les plus populaires de Mgr Vilatte. Sa modestie et son humilité lui font pourtant repousser l'ordination épiscopale. Il se sent trop jeune, insuffisamment préparé pour une telle charge. C'est simplement en vicaire général qu'il va continuer à parcourir la France.

Après le départ de Mgr Vilatte pour les U.S.A. en mars 1908, l'évêque-élu Giraud vient encore visiter la paroisse d'Ardin, dans les Deux-Sèvres. Nous sommes au mois de mai; l'abbé Bousquet avait créé une cultuelle l'année précédente. Nous retrouvons l'abbé Giraud en 1911 à Genève comme vicaire de Monseigneur Houssaye (Abbé Julio) et desservant de la chapelle d'Aïre. Mgr Houssaye qui appréciait fort ses qualités morales et intellectuelles autant que son dévouement total décide alors de l'ordonner évêque.

Après la mort de Mgr Houssaye, Louis-Marie-François Giraud quitte la Suisse pour rejoindre en France le département du Puy de Dôme. Il s'installe à La Mine - Saint Amant Roche-Savine, dans le massif du Livradois. Il y sera hébergé par la famille Fauchery qui l'aimait et l'estimait. C'est là qu'il publie sa première lettre pastorale: "Cherchons moins - y écrit-il - le succès du nombre à celui de la valeur. Je préfère dix saints dans un diocèse que des milliers de fidèles attiédis, et la sainteté c'est l'amour des autres. Cicéron disait que rien n'est plus populaire auprès des hommes que la bonté; laissez-moi ajouter que rien n'est plus populaire auprès de Dieu". L'on trouve déjà ici un souffle qui ne va pas se démentir durant des années, et qui fera qu'à sa mort l'évêque gallican léguera toute une oeuvre littéraire à ses fidèles.

En 1913 son oeuvre pastorale a porté ses fruits. Au lieu dit "La Mine", sur la propriété de Monsieur et Madame Fauchery a lieu la consécration d'une église sous le vocable de la Sainte Trinité. Tous les dimanches une bonne vingtaine de familles assistent à la messe. Vint la guerre de 14-18, Mgr Giraud part comme aumônier militaire. Il est deux fois cité à l'ordre du jour pour avoir au péril de sa vie ramené des blessés sous les balles ennemies.

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