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A ce titre il a rendu possible la restauration du courant gallican en France lors du mouvement des cultuelles de 1907-1908. Il a également oeuvré dans le Nouveau Monde et les canadiens francophones lui doivent beaucoup.
De nombreux obstacles se sont dressés sur sa route, la plupart du temps venant d'ecclésiastiques ou d'Eglises qui auraient dû lui faciliter la tâche. Calomnié et persécuté, il fallut à cet homme une force de caractère peu commune pour parcourir son chemin.
Nous sommes heureux de prendre sa défense aujourd'hui pour faire connaître son oeuvre, d'ailleurs sans lui le journal "Le Gallican" n'existerait peut-être pas. Revenu en France en 1923 Mgr Vilatte dit à Mgr Giraud: "Fermez une paroisse, mais maintenez "Le Gallican"... (publié dans le numéro de janvier 1925). Telle est l'importance de ce témoin de l'histoire de notre Eglise et de ses valeurs. Tant Mgr Giraud que ses successeurs, Mgr d'Eschevannes et Mgr Truchemotte, tous ont oeuvré pour la maintenance et le développement de cet organe de presse qui, contre vents et marées (le journal s'est même sabordé sous l'occupation nazie !) reste à votre service.
Joseph-René Vilatte est né à Paris le 24 janvier 1854.
Ayant perdu sa mère à l'âge de trois ans il est confié aux soins de ses grands-parents à Angers. Son enfance se déroule au sein de la douce province angevine où il fréquente avec sa famille la Petite Eglise, née des suites douloureuses du concordat napoléonien.
Cette influence peut expliquer son inclination naturelle pour une vie religieuse hors des sentiers battus. En 1867 son père le place à l'orphelinat des Frères des Ecoles chrétiennes de Paris, il sera confirmé en juin en la cathédrale Notre-Dame par le très gallican Mgr Darboy, archevêque de Paris, fusillé lors des événements de la Commune en 1871.
Le jeune Vilatte accomplit son service militaire lors de la guerre
franco-allemande de 1870.
Après avoir connu les horreurs de la
Commune il s'embarque pour le Canada où il sera
instituteur dans une mission dirigée, à Hull (Québec),
par le Père Louis Reboul, un colosse dont l'apostolat missionnaire est
dirigé dans les milieux forestiers québécois. Ce prêtre
aura lui aussi une grande influence sur le jeune Vilatte, que n'effraie pas la
rudesse des milieux difficiles.
La brusque disparition du Père Reboul (1877) pousse Joseph-René à se préparer à la prêtrise pour continuer l'oeuvre du missionnaire, il s'en ouvre à Mgr Édouard Fabre de Montréal qui l'accepte comme candidat aux ordres; il suit des études classiques de philosophie au Collège de Ville Saint Laurent (Québec).
C'est alors que le jeune religieux fait la connaissance du Père Charles Chiniquy, un réformateur précurseur de l'oecuménisme moderne qui effectua selon ses termes: "un passage de l'Eglise de Rome à l'Eglise du Christ".
Charles Chiniquy fut pour l'Amérique du Nord ce que fut le Père Hyacinthe Loyson pour l'Europe, un grand prédicateur ! Oui, mais mieux que cela: un prophète et un homme libre, de la trempe de ces êtres capables de secouer l'apathie d'une génération, de ceux qui ont reçu le don de crier à la face du monde la protestation évangélique.
Le Père Chiniquy fut à l'origine d'un mouvement d'organisation communautaire de la religion commencé en 1858 parmi les franco-américains. Des églises d'appellation "catholique-chrétienne" furent organisées en Illinois (Sainte-Anne-de-Kankakee), au Michigan (Muskegon) et au Wisconsin (Green Bay et nord de la péninsule) dans la deuxième moitié du XIXème siècle.
De même qu'il l'avait fait à Hull avec le Père Reboul, Joseph-René Vilatte travaille comme enseignant pour la Société franco-canadienne (missionnaire oecuménique), animée par le Père Chiniquy, sous l'égide de l'Église presbytérienne (comité francophone d'évangélisation). Il apporte une formation et une expérience utiles pour ce nouveau travail missionnaire. Il oeuvre à l'Institut Méthodiste français, puis seconde le Révérend Moïse Boudreau à l'Eglise-école Saint Jean de Saint Hyacinthe.
Au sortir de ses études théologiques de l'université de McGill (collège presbytérien - 1883), il devient missionnaire parmi les franco-américains en Illinois, à NewYork, puis au Wisconsin. Au service de l'Eglise de Green Bay qu'il anime comme pasteur intérimaire, il se fait remarquer par ses talents de prédicateur et d'organisateur.
En 1885 des catholiques autonomistes qui se sont organisés en communautés indépendantes à Désert suite à des différents avec le clergé local demandent du secours au Père Chiniquy. Celui-ci leur envoie Joseph-René Vilatte (que M. Edouard de Bekker, le président du mouvement, était venu rencontrer à Green Bay en octobre 1884).
La situation des catholiques autonomistes de Désert est vraiment particulière. En ce temps là on se sépare de Rome pour se déclarer protestant évangélique et faire cause commune avec la Réforme. Mais les membres de l'Eglise de Désert tiennent à la messe comme acte central du culte, à la célébration des sept sacrements et à leurs pratiques de dévotion.
Le Père Chiniquy le comprend et réfère son disciple au Père Hyacinyhe Loyson, le responsable de l'Eglise Gallicane à Paris qu'il considère sur le même terrain oecuménique que lui. Sur la recommandation du Père Hyacinthe, l'Abbé Vilatte est ordonné prêtre à Berne le 7 juin 1885 par l'évêque vieux-catholique suisse Mgr Herzog. Il reçoit également le soutien d'un saint évêque anglican, Mgr John Brown - diocèse de Fond du Lac, en Amérique du Nord - de bienheureuse mémoire.
De retour d'Europe le Père Vilatte est sur tous les fronts. Il édifie des églises (Gardner 1886 - Duval 1888), mobilise les énergies, sait communiquer son enthousiasme à de nombreux collaborateurs: Marcel Pelletier, Sylvio Fournier, Henri Neville, Erasme Proth et Jean-Baptiste Gauthier qu'il regroupe dans une fraternité appelée S.P.S. (Société du Précieux Sang).
La mort de l'évêque Brown en 1888 et la venue de son successeur Grafton - pasteur autoritaire et intransigeant - va entraîner la naissance d'un parti hostile à l'Abbé Vilatte et à ses projets de développement.
Vers la fin de l'année 1888 l'oeuvre pastorale et missionnaire de l'Abbé compte environ sept cents fidèles: 235 à Duval, 240 à Gardner, 40 à Menominee; diaspora de 5 familles à Green bay, 22 familles à la Grande Baie, 5 familles à Marinette, 4 familles à Stevenson et 25 familles à Valin.
Au commencement de l'année 1889 l'idée d'avoir un évêque propre commence à circuler dans l'Eglise, et ce pour plusieurs raisons: refus de l'autoritarisme du nouvel évêque anglican Grafton, désir que le sacrement de confirmation soit administré en langue française, développement de l'oeuvre pastorale par l'ordination de prêtres.
Une assemblée du clergé et des délégués laïcs des églises et de la diaspora se réunit pour étudier la situation à Duval, le 16 novembre 1889. Elle est placée sous la présidence de Monsieur Edouard de Bekker, le Père Jean-Baptiste Gauthier fait office de secrétaire.
Outre le fait que le synode de Duval élit un évêque en la personne de l'Abbé Vilatte, l'assemblée rédige une déclaration de foi publiée en 1890 sous l'autorité du conseil synodal formé de Messieurs Guillaume Barrette, Edouard de Bekker et Augustin Marchand. La déclaration de Duval est influencée par le "chiniquisme" et par l'expérience religieuse catholique traditionnelle, profondément ancrée dans ces colonies franco-américaines. Ceci explique aussi le rejet de la tutelle anglicane de l'évêque Grafton, à une époque où les rivalités franco-anglaises nées de la colonisation du Nouveau Monde sont encore très tenaces.
A l'issue du synode l'évêque Grafton déclare la guerre au Père Vilatte en essayant de le faire discréditer dans les autres confessions chrétiennes par le poids de ses relations.
Le premier à s'associer à ce projet est l'évêque vieux-catholique suisse Herzog; voulant établir l'intercommunion avec l'Eglise Anglicane, il écrit à l'évêque anglican Grafton pour lui promettre de l'aider dans sa lutte contre Joseph-René Vilatte et d'y associer son collègue d'Allemagne Joseph Reinkens ainsi que l'épiscopat des Pays-Bas. Le conseil synodal de Duval qui comptait demander à la conférence épiscopale de l'Eglise Vieille-Catholique de consacrer leur évêque-élu doit trouver une autre solution.
En 1891, l'incardination du prêtre Bernard Harding pour la mission de Valin par l'évêque-élu Vilatte va bouleverser bien des choses. Ayant oeuvré comme missionnaire au Sri Lanka le Père Harding fait part à son supérieur hiérarchique et aux conseillers synodaux de l'existence, dans cette région du monde, d'une Eglise chrétienne apostolique autonome : l'Eglise des chrétiens de Saint Thomas.
Sur la recommandation du Père Harding les conseillers synodaux Barette, de Bekker et Marchand prennent contact avec l'évêque de Colombo Mar Julius pour lui exposer la situation et le prier de consacrer leur évêque-élu. Mar Julius en réfère au patriarche orthodoxe syrien Ignace Pierre III avec lequel il est en liens canoniques et transmet une réponse favorable au printemps 1891. Le conseiller de Bekker lance une levée de fonds et recueille 425 $. L'Abbé Vilatte s'embarque pour Colombo à New York, le 15 juillet 1891.
Hélas ! Telle la fée maléfique du conte de la Belle au Bois Dormant lançant ses dons venimeux surgit l'évêque Grafton pour jeter l'ivraie et télescoper le sacre épiscopal.
Avant même l'arrivée de Joseph-René Vilatte au Sri Lanka un télégramme envoyé à Mar Julius et aux autorités orthodoxes syriennes vient jeter la suspicion sur l'évêque-élu. Au bout du compte l'Abbé Vilatte doit attendre les résultats dans l'île pendant plus de neuf mois... L'ordination épiscopale est célébrée le 29 mai 1892.
"Nous déclarons - écrit Mar Julius - avoir imposé les mains à Mgr J.-René Vilatte, avec l'assistance des évêques de Niranan et de Kottayam en Malabar, Mar Paul Athanasius et Mar Georges Gregorius, et l'avoir canoniquement, licitement et validement consacré évêque en notre cathédrale de Colombo. La consécration s'est faite en présence d'une audience distinguée comprenant le consul William Morey des Etats-Unis et le Docteur P.M. Lisboa Pinto, qui ont agi comme témoins."
De retour au Wisconsin au mois d'août 1892 Mgr Vilatte reprend ses activités apostoliques. Vers la fin de l'été il ordonne Edward Knowles à la prêtrise pour une mission de l'Eglise en langue anglaise, à West Sutton au Massachusetts.
En 1893 il inaugure à Walhain une nouvelle église dédiée à Saint Joseph; le Père Basile y sera ordonné prêtre et nommé curé en 1896. A Sainte Marie de Duval il introduit en avril 1893 un élément de l'ancienne liturgie gallicane: la distribution du pain béni. Le Père Florent de Menlenane sera nommé curé de Duval la même année; en 1896 Nicolas Pleimling y sera ordonné diacre et attaché à l'équipe pastorale.
Une nouvelle église est aussi érigée à Green bay en 1895: Saint Louis de France. Le Père Edward R. Donkin ordonné le 26 octobre 1896 en sera le desservant. En 1898 ce prêtre va fonder St. Mary's Church à Buffalo. La paroisse comptera jusqu'à 750 familles et Mgr Vilatte y fait sa première visite officielle le 28 mars en administrant le sacrement de confirmation à 325 enfants et 16 adultes.
En juillet 1894 Mgr Vilatte est saisi par un mouvement catholique indépendant polonais qui souhaite s'organiser en Eglise autocéphale. Le jeune évêque se rend bénir leur centre à Cleveland aux USA. Le mouvement prend vite de l'importance par l'établissement d'autres églises à Buffalo, Chicago, New York, Fall River et Rhode Island, ainsi que dans les provinces canadienne du Manitoba et de la Saskatchewan. Le 14 août 1896 deux prêtres sont ordonnés par Mgr Vilatte en la cathédrale de Green Bay: V. Gaurychowski et C. Grzybowski.
Mais l'évêque Grafton intervient de nouveau pour freiner ce développement. Il favorise la dissidence d'un curé polonais de Chicago - Anton Kozlowski - et obtient qu'il soit consacré évêque par Mgr Herzog de la Suisse en 1897. Les communautés se divisent par la suite, c'est presque en vain que Mgr Vilatte consacre le prêtre polonais Stephan Kaminski de Buffalo le 21 mars 1898.
En parallèle aux manoeuvres de Grafton, l'évêque catholique-romain Messmer de Green Bay fait venir de Hollande des Pères Prémontrés parlant français pour ramener les fidèles de Mgr Vilatte dans le giron de Rome. Peu à peu les paroisses se font enlever tellement de fidèles qu'elles ont peine à couvrir leurs frais de fonctionnement et perdent les églises au profit des diocèses de Grafton et Messmer.
Si l'on ajoute à cela la défection du Père Jean-Baptiste Gauthier - ami personnel de longue date de Mgr Vilatte - que l'évêque Grafton détourne par une savante tactique qui lui permet de mettre la main sur l'église de Gardner puis, quelques années plus tard Duval, on peut comprendre la lassitude et le découragement de Mgr Vilatte fin 1898.
Epuisé physiquement et moralement il part pour l'Europe refaire ses forces.
Un séjour en Italie l'encourage à poursuivre son oeuvre. Il y consacre le Père Paolo Miraglia Gulotti - sorte de Chiniquy italien, prédicateur de renom - le 6 mai 1900 à Plaisance. Celui-ci est décidé à créer une Eglise Catholique indépendante italienne.
Durant l'été 1901 Mgr Vilatte retourne au Canada où il fonde des missions en Ontario (N.D. du Lac, Île Saint Joseph) et au Québec (Montréal, comté de Maskinongé). Il reçoit l'aide des abbés Claude Reader et Étienne Côté, et de Soeur Marie, religieuse française de l'ordre de Sainte Marthe (les religieuses de Sainte Marthe avaient refusé les définitions du concile Vatican 1 en 1870).
En 1906 Mgr Vilatte retourne en Europe à la demande du mouvement des cultuelles qui l'appelle à la rescousse. Le mouvement des cultuelles est lié à la proclamation de la loi de 1905. Essayons de bien comprendre.
Le 9 décembre 1905, la France vote une loi entérinant le principe de la séparation des Eglises et de l'Etat. Les dispositions quasi-draconiennes du Concordat napoléonien sont désormais abolies: "La République assure maintenant la liberté de conscience" - article 1- "La République ne reconnaît, ne salarie, ni ne subventionne aucun culte" - article 2.
Lors des débats parlementaires préparatoires, le 4 avril 1905, le député Maurice Sibille déclare: "Nous républicains, nous n'avons pas à favoriser telle ou telle religion; nous n'avons qu'à garantir la liberté de tous les citoyens, quelles que soient leurs croyances". La plupart des élus se montrent d'ardents défenseurs du principe même de la séparation. Le but du législateur est avant tout de prévenir le peuple contre les excès d'un catholicisme "à la Syllabus".
Rappelons que l'encyclique Quanta cura publiée par le pape Pie IX le 8 décembre 1864 était accompagnée d'un document annexe, le "Syllabus" ou "Catalogue des principales erreurs de notre temps". Non seulement le Syllabus condamnait à l'avance le principe de la séparation de l'Eglise et de l'Etat, mais il souhaitait implicitement que la religion catholique-romaine soit considérée comme l'unique religion de l'Etat, à l'exclusion de toutes les autres.
Il ne fut donc pas étonnant d'entendre certains élus prendre la parole espérant: "Une résurrection dans l'avenir du vieil esprit de l'Eglise Gallicane, qu'on a pu croire étouffé entre l'enclume du Concordat ou le marteau des Jésuites, mais qui pourrait en des circonstances meilleures retrouver quelque chose de son esprit de résistance et d'opposition aux prétentions dominatrices et tyranniques de la Curie et de l'Eglise de Rome". Eugène Reveillaud - Chambre des Députés - 4 avril 1905.
Entre 1906 et 1907 avec la liberté religieuse érigée au rang de principe par la République, des associations cultuelles formées en dehors de la hiérarchie romaine se constituent.
Que sont les associations cultuelles ?
En vertu de la loi de 1905 les fidèles d'une religion peuvent se constituer en associations dites cultuelles pour gérer les églises et les biens qui permettent le culte.
Près de 200 associations cultuelles catholiques non romaines sont déclarées vers 1907. Elles se regroupent et s'organisent au sein de la "Ligue des Catholiques de France", dirigée par le journaliste Henri des Houx, puis au sein du "Secrétariat des Associations Cultuelles Catholiques" dirigé par l'abbé Félix Meillon et l'avocat Bonzon.
Mais l'application de la loi sur les cultuelles se heurte à l'hostilité déclarée du Vatican. L'encyclique Gravissimo du pape Pie X s'oppose à toute association cultuelle. La polémique s'en mêle, la presse catholique et conservatrice tire à boulets rouges sur tout ce qui n'est pas "dans la ligne".
Henri des Houx fait alors appel à Mgr Vilatte pour structurer le mouvement. L'évêque arrive à Paris début 1907 et s'applique tout d'abord à attester la validité de son ordination épiscopale. En réponse à un article du "Figaro" qui l'avait attaqué il répond: - "Mes pouvoirs sont valides; je les tiens du Patriarche d'Antioche. Le doute atteindrait la validité des consécrations et ordinations que j'espère faire à Paris avant de retourner aux Etats-Unis. Je suis prêt à faire la preuve devant toute juridiction compétente de la régularité de ma consécration épiscopale et de la validité de mes pouvoirs apostoliques. Je mets au défi de m'opposer le moindre argument." - Journal "Signal" - numéro du 20 janvier 1907.
Le 23 janvier 1907 l'association cultuelle de l'Eglise Catholique Apostolique et Française est déclarée à la Préfecture de Paris. Sa circonscription s'étend sur toute la capitale. Le Président s'appelle Henri Fillol, il est chef de section de la Banque de France.
Plusieurs prêtres entourent et soutiennent Mgr Vilatte. L'un d'eux, l'abbé Roussin, est né dans la Drôme ou il a été successivement professeur et vicaire dans le diocèse de Valence; il a déjà publié en 1906 à la librairie protestante Fischbacher un ouvrage d'esprit franchement gallican: "Catholiques non romains et Catholiques romains"; avec comme sous-titre: "Contre la confession selon le mode romain et le célibat obligatoire." Un autre prêtre, Ruelle, vient du diocèse de Nice. L'abbé Anselme Darragon a été missionnaire apostolique. L'Abbé Duhamel travaille comme fonctionnaire au Ministère des Colonies après avoir quitté l'Eglise Romaine.
La cultuelle parisienne fait célébrer le culte dans l'église du 22 bis rue Legendre (aujourd'hui Saint Charles de Montceau). Le liquidateur Lecouturier, beau-frère du propriétaire du journal Le Matin, accorde le bail de cet édifice à l'Abbé Roussin. Le 31 janvier Mgr Vilatte porte plainte contre le "comité des militants du devoir chrétien" qui engage les catholiques à manifester. La première messe doit avoir lieu le dimanche 3 février.
Lors de la messe du 3 février l'Abbé Roussin déclare que c'est le culte catholique qui va être célébré; il ajoute également: "Nous sommes tolérants..., nous ne dirons rien qui puisse offenser les croyances des autres; nous espérons bien qu'on agira de même avec nous, car nous sommes absolument sincères... Je dois adresser ici des remerciements à Mgr Vilatte, qui voulut bien quitter sa patrie pour nous prêter le concours que nous réclamions de lui. Il a été sacré par un archevêque et deux évêques, tous dépendants du primat d'Antioche, successeur direct de Saint Pierre... Nous sommes constitués ici conformément aux prescriptions de la loi de 1905. J'espère que vous ne m'obligerez pas à réclamer l'intervention de la police... Le catholicisme romain n'est qu'une fraction du catholicisme universel." Mgr Vilatte prend la parole à son tour, il souligne qu'il a arpenté l'Amérique et les Indes pendant les trente-six ans de sa vie missionnaire: "Jamais, s'écrie-t-il, je n'ai trouvé de tribu sauvage qui m'ait empêché de parler. Nous ne nous laisserons pas influencer! Dieu est plus fort que les hommes." Faisant allusion à sa condamnation par Rome, il déclare: "Oui, je suis excommunié, et je ne m'en porte que mieux. Moi je bénis mes amis; quant à mes ennemis, je ne les excommunie pas."
Dès le départ de regrettables incidents se produisent. Au moment où le prêtre gallican commence à célébrer, des bandes d'extrémistes interviennent avec violence. Le 10 février ils hurlent des injures et frappent les fidèles à coup de cannes plombées. Le 16 février on tire la barbe de l'abbé Meillon. Le lendemain le trésorier de la cultuelle est frappé par un journaliste du "Soleil", journal anti-juif et anti-maçonnique. Le lendemain encore on jette des boules puantes pendant la messe. Le jeudi 25 février l'abbé Fillol est roué de coups de cannes et de gourdins par des jeunes gens dont cinq sont arrêtés par la police.
Par contre il faut souligner la fraternelle attitude de l'Eglise Arménienne de France dont l'archimandrite met toutes ses églises à la disposition de Mgr Vilatte.
L'Eglise Vieille-Catholique quant à elle juge sévèrement l'évêque franco-canadien. L'ancien vicaire du Père Hyacinthe Loyson, l'abbé Volet, fait remarquer à un journaliste du Figaro, Julien de Narfon, que Mgr Vilatte "a été sacré par un patriarche monophysite". Le curé vieux-catholique de Genève, Carrier, écrit lui aussi à ce journaliste pour critiquer les dispositions de l'évêque franco-canadien.
Le mardi 5 mars, un décret de la Congrégation de
l'Inquisition renouvelle l'excommunication majeure déjà
prononcée le 13 juin 1900 contre Mgr Vilatte lors de la consécration
de Paolo Miraglia Gulotti;
le 14 mars l'évêque missionnaire le
commente en ces termes: "Cet acte d'exclusion ne
m'atteint pas, attendu que ni comme prêtre, ni comme évêque
je n'ai fait partie de la communion romaine. L'Eglise de Rome s'arroge un
pouvoir de discipline universelle sur les autres Eglises, même séparées
d'elles. Je ne puis admettre ni reconnaître ce pouvoir. Je sais que le
Christ est mort pour sauver tous ceux qui croient en lui, et non pas seulement
ceux qui croient dans le pape, évêque de Rome. Ni ma conscience ni
ma volonté ne reçoivent aucun trouble d'anathèmes lancés
par une puissance humaine dont de nombreuses Eglises, formant la majorité
de la Catholicité chrétienne, refusent d'admettre la domination
exlusive. Je prie le Christ, chef unique de cette grande Eglise, de pardonner à
ceux qui abusent de son nom, de les détacher de l'esprit de secte et de
les rattacher enfin à la communion universelle."
Mgr Vilatte assure également les cultuelles provinciales de son aide. Il en visite certaines. Début mars 1907 il effectue une tournée de confirmation à Puymasson (Lot et Garonne). Il envoie des prêtres, certains font partie de son entourage parisien. L'abbé Duhamel par exemple dessert les paroisses de saint Martin du Puits (Nièvre) et Bethmale-Ayet (Ariège). D'autres viennent se rallier à lui. L'abbé Louis Sterlin, ancien aumônier militaire, ouvre une chapelle à Plainville (Oise) et s'intitule "recteur catholique gallican"; il affirme suivre le même culte que le célèbre Père Hyacinthe Loyson. Le 20 juin 1907 l'association cultuelle de Persan (Seine et Oise) le désigne comme curé. L'abbé Paul Fatome, ordonné prêtre en 1905 par l'évêque suisse vieux-catholique Herzog se rallie à Mgr Vilatte en 1907 et dessert les cultuelles du département de la Corrèze, Saint Cyr la Roche et Beyssac.
A partir du dimanche 17 mars Mgr Vilatte recherche un autre local pour la célébration du culte, la chapelle de la rue Legendre devant être mise en adjudication le mois suivant. Il espère obtenir l'église de Saint Louis d'Antin grâce à la formation d'une association cultuelle qui s'est créée dans la paroisse le 16 janvier. Pourtant, le 3 avril, le bureau de l'association, demande en vain au directeur de cabinet de Clémenceau la jouissance de l'édifice cultuel. L'évêque franco-canadien tente de célébrer le culte dans la salle de la Société de Géographie; elle lui est refusée. Elle a pourtant été utilisée à plusieurs reprises par le pasteur Wagner pour un culte public. Le dimanche 14 avril, la cultuelle parisienne célèbre le culte dans un ancien dépôt de vins. Quelques jours plus tard le culte est célébré dans un local du 51 rue Boursault dédié aux Saints Apôtres comme l'ancienne chapelle. Fin avril Mgr Vilatte procède à des ordinations. Dimanche 5 mai c'est un des nouveaux prêtres, Thers, qui célèbre l'office.
En mai-juin l'évêque franco-canadien part en tournée pastorale en Angleterre, de retour à Paris il ordonne prêtre, le 21 juin, Louis-Marie-François Giraud.
Louis-Marie François Giraud naît à Pouzauges en Vendée le 6 mai 1876. Très tôt il fait preuve de la vocation religieuse. Entré à 16 ans comme frère de choeur au monastère cistercien de Fontgombault, dans l'Indre, il y reçoit les quatre Ordres mineurs. Mais au fur et à mesure qu'il s'initie à la théologie, les contradictions du système de pensée catholique-romain lui semblent évidentes. L'obéissance "per um cadaver" à un pape déclaré infaillible depuis 1870 est contraire à l'ancienne constitution de l'Eglise. Le Frère Giraud en prend acte.
En 1905 le monastère est dispersé. L'année suivante les religieux apprennent l'existence de Mgr Vilatte, venu en France à la rescousse du mouvement des cultuelles. Le Frère Louis se place sous sa juridiction. L'archevêque l'ordonne sous-diacre le 14 octobre 1906, diacre le 19 mars 1907, prêtre le 21 juin de la même année.
Il est intéressant de remarquer que comme Mgr Vilatte,
Louis-Marie-François Giraud (né en Vendée), est issu
de souche Petite-Eglise. Cela peut expliquer deux choses:
- d'une
part une sorte d'inclination naturelle pour le gallicanisme et ses valeurs,
d'autre part une affinité d'origine avec Mgr Vilatte.
De 1907 à 1908 les fonctions de l'abbé Giraud sont multiples. Nous le voyons se dévouer tant à la paroisse des Saints Apôtres de Paris que dans des tournées pastorales dont le charge Mgr Vilatte pour ranimer la Foi des communautés dispersées. Il devient extrêmement populaire.
Une anecdote:
dans l'une des paroisses gallicanes des extrémistes
envoient chaque matin six jeunes costauds pour bastonner les fidèles qui
viennent à la messe de l'abbé Ruelle. Une volée de coups de
cannes s'abat sur ceux qui rentrent pour les décourager de leurs "superstitions".
Arrive l'abbé Giraud qui s'avance calmement entre les casseurs, reçoit
stoïquement les premiers coups, puis négligemment prend chaque canne
dans sa main puissante et la brise comme une allumette. Quand les six garçons
se voient désarmés ils sont saisis d'une frousse intense et
n'osent même pas se sauver. L'abbé Giraud en prend alors un par l'épaule
et le fait entrer dans l'église. Là il se met à le
raisonner avec tant de conviction et d'à propos qu'il en fait un partisan
convaincu.
Il ne faut donc pas s'étonner si lors d'une assemblée des cultuelles (26 septembre 1907) l'abbé Giraud est élu évêque. Il est vraiment l'un des prêtres les plus populaires de Mgr Vilatte. Sa modestie et son humilité lui font pourtant repousser l'ordination épiscopale. Il se sent trop jeune, insuffisamment préparé pour une telle charge. C'est simplement en vicaire général qu'il va continuer à parcourir la France.
Cependant, le mouvement des cultuelles se désagrège lentement, beaucoup n'ont plus qu'une existence des plus précaires; il n'est plus question pour elles de faire exercer le culte dans les églises paroissiales qu'elles ont jadis revendiquées avec tant d'enthousiasme. Henri des Houx se plaint d'Aristide Briand auquel il reproche d'exécuter la volonté de Rome, selon le témoignage des papiers du nonce Montagnini. Il présente de nombreux documents pour montrer que de nombreux préfets et sous-préfets ont freiné par tous les moyens possibles la constitution d'associations cultuelles dissidentes de Rome et se sont transformés en véritables inquisiteurs de la papauté. Découragé, Mgr Vilatte regagne l'Amérique en 1908. Un nouveau séjour en France lui permet d'ordonner prêtre l'Abbé Brandon le 15 août 1911 à Paris, comme en témoigne le document ci-dessous extrait des archives de notre Eglise.
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Après le départ de Mgr Vilatte pour l'Amérique du Nord en mars 1908, l'évêque-élu Giraud vient encore visiter la paroisse d'Ardin, dans les Deux-Sèvres. Nous sommes au mois de mai; l'abbé Bousquet avait créé une cultuelle l'année précédente. Cette association n'existe plus le 1er février 1909. Seules neuf cultuelles fonctionneraient encore à cette date: Culey (Meuse), Puymasson (Lot et Garonne), Bourg-Vilain (Saône et Loire), Bethmale (Ariège), Piedigriggio (Corse), Ancizes (Puy de Dôme), Saint les Fressin (Pas de Calais), Forey (Nièvre) et l'association de la rue Boursault à Paris dédiée aux saints Apôtres qui émigre au n°18 du Passage Elysée des Arts et au n°2 bis de la rue Berthe.
Nous retrouvons l'abbé Giraud en 1911 à Genève comme vicaire de Monseigneur Jules Houssaye - (Abbé Julio) (consacré à l'épiscopat par Mgr Paolo Miraglia le 4 décembre 1904) et desservant la chapelle d'Aïre. Mgr Houssaye qui appréciait fort ses qualités morales et intellectuelles autant que son dévouement total décide alors de l'ordonner évêque. Mgr Giraud relève alors le drapeau du gallicanisme. Il fonde une église à La Mine (1911), une autre à Gazinet (1914), puis placés sous sa juridiction d'autres lieux de cultes s'ouvrent à Tours (1922), Restigné (1923), Digne (1927), Cannes (1935), Bordeaux (1936), Mios (1938), Aix en Provence (1939), Pessac (1941), Paris et Toulouse (1943).
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Le 15 février 1916 est déclarée à la Préfecture de Bordeaux par Mgr Giraud une association cultuelle type loi de 1905 ayant pour but d'assurer l'exercice public du culte catholique-gallican pour toute la France. Elle est enregistrée sous le numéro 9 et existe toujours aujourd'hui. Elle portait et porte encore le nom d'Association cultuelle Saint Louis.
La cultuelle Saint Louis fait partie des plus anciennes associations type loi de 1905 de France.
Son siège est aujourd'hui à Bordeaux - en la chapelle primatiale Saint Jean-Baptiste - 4 rue de la Réole - 33800 Bordeaux - France (Siège de l'Eglise Gallicane - Tradition Apostolique de Gazinet).
Il semble qu'il faille situer le retour en France de Mgr Vilatte vers 1923.
Auparavant il oeuvre aux Etats-Unis avec les évêques de sa succession:
Kaminski, Kanski - communautés polonaises;
Miraglia
- communautés italiennes;
Nybladh - communautés
suédoises;
Lloyd - communautés américaines.
Avec Mgr Lloyd il fonde l'American Catholic Church le 13 juillet 1915 à Chicago. En 1921 il consacre un noir américain en la personne de George A. McGuire, pour l'African Orthodox Church, Eglise qui s'est organisée à partir de 1919 et s'est développée plus tard (évoquée dans le numéro de janvier 1925 du journal Le Gallican) en Afrique du Sud (premier diocèse en 1927). Le 10 avril 1922 - Synode de Chicago - il annonce son intention de se retirer en France, il abandonne la direction de l'American Catholic Church à son coadjuteur Mgr Lloyd.
Les archives de l'Eglise Gallicane évoquent la nomination d'un prêtre de Mgr Giraud - l'abbé Adrot - comme évêque auxiliaire (non sacré) par Mgr Vilatte le 6 décembre 1923. Ce qui est sûr, c'est que Mgr Vilatte assiste à la victoire électorale du Bloc des Gauches (en France), le 11 mai 1924. Il a quelques amis dans la nouvelle majorité, le professeur Pinard par exemple, député radical de Paris et doyen d'âge de la Chambre.
Un petit groupe d'hommes politiques, conjointement avec Mgr Vilatte, va
essayer de ressusciter le mouvement des cultuelles. Le 27 mai
1924 , Mgr Vilatte écrit de Gargan à un de ses correspondants:
"Bien
Cher Ami, Lundi j'ai eu la visite en question; tout semble être pour le
mieux au sujet de l'Eglise de France; trente-sept délégations et
deux futurs ministres étaient là; tous ont manifesté une
grande satisfaction de me savoir en France et tous heureux de savoir que je n'ai
pas abandonné les cultuelles. Cette assemblée de dimanche a
commencé à neuf heures et demie. Ce qui est certain, c'est que
Briand n'aura pas de portefeuille. Pour le présent, rien à faire;
il faut attendre que ces Messieurs reçoivent leurs pouvoirs. Dimanche
notre ami le député fera l'ouverture de la Chambre et cinq jours
après les ministres seront au pouvoir. Pas de persécution à
l'Eglise romaine, mais l'application des lois de 1905, les droits, en toute
justice, aux cultuelles. Cette assemblée dimanche a reconnu qu'il y avait
en France d'autres catholiques que les romains. Il faut attendre, mais
maintenant nous attendons avec la certitude du succés. Je suis beaucoup
mieux, mais il ne me faut pas rester plus d'une heure au bureau. Espérons
que pour vous et pour moi, le mieux continuera. Recevez, Cher Ami, mes sincères
amitiés.
J. R. Vilatte
A Dieu seul, honneur et gloire."
Cette démarche inquiète l'Eglise Catholique Romaine, et ce d'autant plus que dans les mois suivants celle-ci s'alarme de l'anticléricalisme qui accompagne l'arrivée au pouvoir de la nouvelle majorité. Après s'être entretenu avec le pape Pie XI et son secrétaire d'état le cardinal Gasparri, le Père Eugène Prévost - religieux canadien-français - s'attache à arracher l'abjuration de Mgr Vilatte.
Le numéro de juillet 1924 du journal Le Gallican rapporte
la rencontre officielle entre Mgr Vilatte et Mgr Giraud, le 1er juin.
Le 27 octobre 1924,
Mgr Vilatte écrit à Mgr Giraud pour lui annoncer sa prochaine visite, le mois suivant,
à Gazinet. L'Eglise Gallicane lui témoigne un grand respect. Ainsi le numéro
de janvier 1925 du Gallican reproduit une lettre nommant Mgr Vilatte patriarche
de l'épiscopat gallican. Dans le numéro de février
1925 celui-ci décline affectueusement cette dignité.
Pendant ce temps les promesses d'aide de la nouvelle majorité demeurent sans lendemain... De fait, le catholicisme gallican ne subsistera que là où les fidèles auront les moyens de construire à leurs frais leurs propres édifices religieux.
Le 1er juin 1925 Mgr Vilatte abjure devant Mgr Ceretti, nonce apostolique à Paris. Quelle leçon en tirer ? Dieu seul est juge. Par contre cette nouvelle fut reçue comme un véritable traumatisme par l'Eglise Gallicane de Gazinet... En témoigne ce passage du numéro de septembre 1928 du journal Le Gallican qui évoque l'élection de Mgr Giraud comme patriarche de l'Eglise Gallicane : "en remplacement de Mgr Vilatte, ancien patriarche de l'Eglise Gallicane et déchu de cette dignité par son apostasie dans l'Eglise Romaine".
Cet extrait du journal catholique-romain "La Croix" du 23 juin 1925 ( p. 1, col. 2 ) reproduisant l'acte d'abjuration
de Monseigneur Vilatte permet de prendre la mesure du scandale provoqué par sa démarche :
"J'exprime mes regrets pour avoir enseigné des erreurs et mal présenté la sainte Eglise. Je me
repens d'avoir obtenu les saints Ordres et de les avoir conférés à d'autres. Je déplore le
passé, je demande pardon pour le scandale. J'invite ceux qui ont suivi mes erreurs à imiter mon exemple. Je
fais cette déclaration librement et spontanément, pour réparer le mal que j'ai fait et les
scandales que j'ai donnés."
Le 6 juillet 1925 une lettre de la nonciature apostolique de Paris (N 5900) signée par Mgr Ceretti atteste la validité du caractère épiscopal de Mgr Vilatte. Une rente annuelle de 22000 francs aurait été attribuée par Pie XI à Mgr Vilatte. Celui-ci se retire à l'abbaye cistercienne de Pont-Colbert, non loin de Versailles. Il demeure dans un petit pavillon attenant au couvent, mais possédant une sortie particulière sur la route. Il participe aux offices des moines dans une petite tribune en face du choeur de la chapelle. L'autorité romaine lui interdit de célébrer la messe.
Il meurt le 2 juillet 1929. L'abbé Dom Janssens, Supérieur de l'Ordre, ordonne d'exposer la dépouille de Mgr Vilatte revêtu des ornements pontificaux et mitre en tête. Les obsèques sont célébrés en présence d'un petit groupe de personnes: Dom Janssens, un civil, en noir, portant autour du cou une croix pastorale; un autre civil - un parfumeur de Paris, croit-on - qui pleure à chaudes larmes.
Mgr Thierry Teyssot
Evêque Primat de
l'Eglise Gallicane
Tradition Apostolique de Gazinet
En complément de cet article nous vous proposons de découvrir un document exceptionnel. Il sagit dun livret publié en... 1899 par labbé Jean Parisot intitulé : Monseigneur Vilatte, fondateur de lEglise Vieille-Catholique aux Etats-Unis dAmérique.
Un grand nombre de contre-vérités ont été écrites sur la personne et loeuvre de Mgr Vilatte, souvent critiqué et calomnié. Létude de labbé Parisot, réalisée aux sources même des nombreux documents et témoignages de lépoque lève le voile sur une histoire exceptionnelle, belle comme une légende, instructive parce que profondément humaine, exaltante parce qu'elle montre ce que peut une volonté au service dune vocation, l'histoire d'un homme exceptionnel qui, au prix de luttes incessantes, par son intelligence, sa persévérance, son astuce, son courage et ses larmes, a fait oeuvre dEglise en dépit de la multitude des attaques dirigées contre sa mission.
(Document numérisé - cliquez sur les liens pour afficher les pages au format .jpg)
Avertissement: L'abbé Parisot était prêtre catholique-romain. Son opinion (1899) sur le protestantisme demeure très polémique. Elle est à replacer dans le contexte de formation des séminaires romains de l'époque.
Le nom du Père Hyacinthe Loyson revient souvent dans l'étude de l'abbé Parisot. Pour en savoir plus sur son histoire vous pouvez consulter les pages qui lui sont consacrées sur notre site en cliquant ici.
Chapitre 1 - Education religieuse de Mgr Vilatte. Son ordination. Ses débuts
en Amérique.
Couverture -
Photo de Mgr Vilatte -
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Chapitre 2 - Mort de lord Brown, protecteur du Père Vilatte. Lutte
ouverte contre le protestantisme et lord Grafton, évêque épiscopalien
du Fond du Lac.
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Chapitre 3 - Les Eglises Vieilles-Catholiques de Suisse et d'Allemagne
s'unissent à lord Grafton pour persécuter le Père Vilatte.
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Chapitre 4 - Intervention de Mgr Wladimir, évêque orthodoxe
d'Alaska. Consécration épiscopale du Père Vilatte à
Ceylan. Comment s'explique la succession apostolique de l'Eglise
Vieille-catholique américaine ?
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Chapitre 5 - Mgr Vilatte revient en Amérique. Vitalité
croissante de l'Eglise Vieille-Catholique dans les principales villes. Oeuvres
apostoliques.
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Chapitre 6 - Pièces justificatives.
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Chapitre 7 - Conclusion
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