Ils sont nombreux ceux qui, depuis la nuit des temps, ont cherché à percer les mystères de cet infini qui nous entoure, toujours avec des sentiments forts, des émotions riches. Cela les a conduit à élaborer une multitude dhypothèses pour expliquer le monde tel quils le voyaient, ou limaginaient par delà les étoiles !
De la terre plate à la terre ronde, de la terre centre du monde et obligée ensuite de céder sa place au soleil les hommes ont réfléchi, se sont disputés, ont évolué. Nous sommes passés aujourdhui à un mode de représentation radicalement différent avec une planète bleue tournant autour dun soleil devenu étoile, lui-même perdu dans une galaxie formée de milliards dautres étoiles, voie lactée se déplaçant en compagnie de milliards dautres galaxies
Il y a de quoi se perdre en interrogations dans ce labyrinthe qui débouche sur linfini ! Nous allons tenter de vous donner quelques clefs. Ouvrir les portes de la découverte de lUnivers, un rêve au parfum déternité !
Qui sommes-nous ? Doù venons-nous ? Où allons-nous ? A ces questions essentielles lêtre humain a toujours tenté dapporter des réponses. Celles-ci dépendent pour beaucoup de notre connaissance des mystères de lUnivers.
Les premiers chapitres de la Bible lèvent un coin du voile sur cette réalité. LHomme nest pas seul, il fait partie dun vaste ensemble : la Création. Le texte biblique offre des réponses et des points de repères qui témoignent dune certaine représentation de lUnivers et de ses mystères. Cette influence est encore perceptible au sein de notre civilisation.
Dans lantiquité biblique la terre est plate, cest une constatation qui résulte de lexpérience immédiate Elle est plus ou moins déformée par les montagnes et les vallées, mais elle demeure dune stabilité incroyable. Au-dessus sétend le ciel, voûte hémisphérique dont les bords semblent inaccessibles. Le voyageur nen perçoit pas les limites car la terre semble si vaste
Avec beaucoup de poésie le livre de Job expose le mystère : - "Où étais-tu quand je fondais la terre ? Dis-le, si tu as de l'intelligence. Qui en a fixé les dimensions, le sais-tu ? Ou qui a étendu sur elle le cordeau ? Sur quoi ses bases sont-elles appuyées? Ou qui en a posé la pierre angulaire ?" (Job 38, 4-6)
Dans lesprit des peuples de la Bible il se pourrait que les "piliers du ciel" reposent sur les montagnes de Libye ou de lAtlas, voire plus loin. Comment a été construite cette voûte céleste ? Pour quelques-uns le firmament serait un voile léger, semblable à une tente : "Dieu habite au-dessus du cercle de la terre, il a tendu les cieux comme une toile, les a déployés comme une tente où lon habite." (Isaïe 40,22).
Imaginons que des hommes aient eu le désir daller voir ce qui se passe derrière ce voile ? La démarche semble possible ; sen aller loin, très loin, jusquaux limites, au bord du monde, juste à lendroit où la voûte du ciel touche la terre ; risquer ensuite un regard au-delà de ces bornes ? Un rêve certainement partagé par beaucoup
Une expression revient souvent dans la Bible : les cieux des cieux (Deut. 10,14, Ps. 148,4, Ne. 9,6, 2 Ch. 2,6 et 6,18). Dans lesprit des hommes de lantiquité biblique les "cieux des cieux" se trouvent derrière la voûte étoilée. Ils sont le lieu de séjour des anges.
Selon la Bible la voûte céleste est solide, elle doit soutenir limmense réservoir de toutes les eaux qui sont par-dessus le ciel. Au moment du déluge cette réserve gigantesque se vide entièrement : "Et les écluses du ciel souvrirent. La pluie tomba sur la terre pendant quarante jours et quarante nuits." (Genèse 7,11-12)
La voûte céleste sorne de petits lumignons, les étoiles. Deux grands luminaires commandent au jour et à la nuit : le soleil et la lune. (Genèse 1,14-19)
Sur le soleil, les avis sont partagés. Quelques exemples : 500 ans avant Jésus-Christ, le philosophe Héraclite pense que le soleil séteint le soir et se reforme le matin : "il existe autant de soleils que de jours". Pour dautres il existe un tunnel sous la terre, à lintérieur duquel le soleil accomplit son périple nocturne. Homère croit quil suit une sorte de chemin de ronde juste en dessous de lhorizon pour se rendre au lieu de son lever.
Par contre tous ont remarqué quil ne se lève ni ne se couche au même endroit. Nos ancêtres ont balisé le chemin des solstices dhiver et dété à travers de célèbres alignements de pierres. Le plus connu est celui du site de Stonehenge en Angleterre.
Comment le soleil se lève-t-il le matin pour ensuite se coucher le soir ? Comment fait-il pour ne pas tomber sur la terre ? Existe-t-il une sorte de rainure invisible dans la voûte céleste qui lui permet daccomplir son cycle ? Est-il suspendu à autre chose dans le ciel ? Voici quelques unes des questions qui agitaient lesprit de lHomme, il ny a pas si longtemps
Le premier être humain a penser que la terre tourne autour du soleil se nomme Aristarque. Sa vie se déroule deux cent cinquante ans avant Jésus-Christ. Il faudra dix-huit siècles avant quon ne prenne au sérieux son hypothèse.
Les révolutions de la lune permettent la division de lannée en environ douze parties, le jour se divisant lui-même en douze heures. Le chemin parcouru par la lune et sa métamorphose (croissant, demi, pleine) posent pour nos ancêtres des questions encore plus embarrassantes et complexes que celles relatives au soleil.
Hormis létoile polaire, les étoiles bougent dans le ciel. Certaines plongent la nuit en dessous de lhorizon : mystère là aussi A la faveur dun cataclysme ne pourraient-elles pas se détacher du firmament et "tomber du ciel" ? Jésus na-t-il pas déclaré dans ses prophéties que : "les étoiles tomberaient du ciel et les puissances des cieux seraient ébranlées" ? (Mathieu 24,29 et Marc 13,25)
Sans rien enlever à la force des propos du Christ sur le cycle de la fin des temps, rappelons que les Ecritures sont toujours sujettes à interprétation : "la lettre tue mais lesprit vivifie" déclare lApôtre Paul (2 Cor. 3,6). Quun bouleversement à léchelle de lunivers viennent transformer le cosmos est possible. Pour lexprimer Jésus aura utilisé le langage et les images de son temps. Et peut-être, à travers son incarnation, dans son humanité, Jésus a pu croire comme la plupart de ses contemporains que la terre était plate Cette connaissance nétait pas nécessaire à sa mission sur la terre. Lessentiel de son message est ailleurs.
A partir du VIème siècle avant Jésus-Christ les philosophes et physiciens grecs permettent à lhumanité de franchir une nouvelle étape dans la connaissance du monde. On admet que la terre est isolée dans lespace.
Jusque là on considérait quelle était fixée par les montagnes pour ne pas dériver sur un océan quon croyait universel et quasiment infini : les eaux primordiales de la Bible décrites par (Genèse 1,2).
Désormais la terre flotte dans le vide, et si elle ne tombe pas dans lespace cest parce quelle est le centre universel de tout ce qui existe.
Ne constate-t-on pas que tout a tendance à tomber sur elle ?
Anaximandre affirme que la terre constitue une plate-forme dune assez grande épaisseur en forme de cylindre ! Lhumanité occupe la face supérieure et rien ne saccroche aux parois verticales. Il ny a rien en dessous, car il est impossible de vivre les pieds en haut et la tête en bas
Ces constructions de lesprit prêtent à sourire aujourdhui. Mais pour lépoque les révolutions du soleil, de la lune et des étoiles deviennent plus faciles à comprendre puisquelles ne passent plus à travers locéan
Parménide et les pythagoriciens pensent que la terre est une sphère. Leurs observations les conduisent à mettre en doute la platitude de la terre.
Aristote montre que si lon regarde séloigner un navire sur la mer la coque disparaît dabord, ensuite vient le tour du mât. Avec une mer plate, la coque évidemment plus grosse que le mât se verrait plus longtemps Cest aussi simple que cela ; la terre a donc une forme arrondie.
On en déduit quun fil à plomb disposé en différents lieux indiquera toujours le centre de la terre, mais ne sera pas parallèle avec les verticales des autres fils. Et cette rotondité de la terre explique que les navigateurs ne voient pas le même nombre détoiles selon quils se trouvent sur le Nil ou sur la mer Noire.
Enfin, ultime preuve de cette rotondité, lobservation dune éclipse lunaire. La terre placée entre le soleil et lastre des nuits projette son ombre sur la lune, et cette ombre est parfaitement ronde
Vers lan 200 avant Jésus-Christ, Eratosthène entreprend de mesurer la circonférence de la terre à partir des angles dessinés par les rayons du soleil à Assouan et Alexandrie, le jour du solstice dété. Il établit une valeur de 39690 km au lieu des 40000 trouvés à la fin du XVIIIème siècle. Lerreur est minime, surtout avec les moyens techniques de lépoque !
Pour les savants grecs et leurs successeurs, et ce jusquà la fin du Moyen âge, un problème existe, et de taille : comment les astres tiennent-ils dans le ciel sans tomber sur la terre, puisque tout a tendance à tomber sur elle ?
Comme ils ont remarqué que les petits astres (les étoiles), gardent toujours la même position les uns par rapport aux autres, ils en déduisent quils sont fixés sur la "voûte du ciel" chacun en un endroit précis, et létoile polaire telle la "pointe dun compas", sert de pivot pour faire "tourner la sphère"
Un problème apparaît très vite. Sept astres plus importants (le soleil, la lune et les cinq planètes visibles à lil nu : Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne) ont un mouvement différent et semblent comme "détachés de la sphère". Ces "astres errants", pourquoi ne tombent-ils pas sur la terre ? Pourquoi ont-ils une personnalité propre ?
Lantiquité va leur dédier un jour de la semaine : dimanche (sunday sun=soleil en anglais), le jour du Soleil ; lundi (monday - moon=lune en anglais) le jour de la Lune ; mardi, le jour de Mars ; mercredi, le jour de Mercure ; jeudi, le jour de Jupiter ; vendredi, le jour de Vénus ; samedi (saturday en anglais), le jour de Saturne.
Pour expliquer comment les "astres détachés de la sphère" ont une vie autonome et ne tombent pas, Thalès de Milet imagine quils flottent dans une sorte "dauge céleste transparente", sur les "eaux den haut", limmense réservoir des eaux célestes qui donnent la pluie et parfois le déluge
Sa théorie est mise de côté au moment ou dautres penseurs imaginent des cercles, puis des sphères constituées dune matière transparente dont la partie visible serait lastre fixé sur elles. Le mouvement de ces sphères engendrerait les trajectoires irrégulières des sept astres, associés aux sept jours de la semaine.
Par exemple, Aristote imagine que 55 sphères suffisent pour expliquer les mouvements du soleil, de la lune et des planètes. Mais de cette mécanique céleste nous ne voyons rien tellement cette "horloge cosmique" est bien réglée. Dieu devient le grand horloger qui, derrière la voûte étoilée a fixé pour les siècles des siècles un ensemble de régulateurs et de moteurs qui coordonnent lensemble. En passant derrière la voûte céleste, on pourrait découvrir les secrets de tous ces mécanismes
Il faut préciser maintenant que cette théorie a fait autorité jusquà la fin du Moyen-âge, quelle fut détaillée, argumentée, mise en forme avec une multitude de détails mathématiques et trigonométriques par Ptolémée, lastronome le plus connu de lantiquité. Vivant dans la première moitié du IIème siècle à Alexandrie, Ptolémée réussit à compiler lessentiel des connaissances de son époque dans un traité qui fait autorité pendant douze siècles : lAlmageste. La terre y occupe le centre du monde et celui qui ose en contester la valeur prend dénormes risques, nous le verrons plus loin.
Il est dommage que louvrage de Ptolémée ait occulté Aristarque qui, 250 ans avant Jésus-Christ avait imaginé le premier la théorie dune terre tournant sur elle-même, autour du soleil. Ce visionnaire et mathématicien de génie avait même calculé la distance de la terre à la lune : il indiquait 382000 km alors que nous admettons aujourdhui 384000 km ! Sa théorie était sans doute trop révolutionnaire pour être admise dans lantiquité, mais elle montre lintelligence et la puissance dobservation de ce savant grec. Il méritait cet hommage.
Cest avec Nicolas Copernic que la théorie dune terre tournant sur elle-même en vingt-quatre heures autour du soleil voit véritablement le jour, en plein XVIème siècle. Jeune étudiant polonais né en 1473, passionné dastronomie, admirateur de Ptolémée et de lAlmageste, Copernic effectue ses études dans lItalie de la Renaissance. De retour en Pologne il sinstalle à Frauenbourg, près de la mer Baltique et devient chanoine. Les moments de temps libres laissés par son activité religieuse lui permettent dobserver le ciel et de faire des calculs.
En comparant ses résultats avec le traité de Ptolémée il se rend compte que si lon admet que tout tourne autour du soleil, le système complexe des sphères élaboré dans lAlmageste na plus sa raison dêtre. Les courbes décrites par les corps célestes deviennent régulières et les orbites semblent circulaires. En fait tout devient plus simple !
Mais ne pas admettre que la terre soit le centre du monde est une sorte dhérésie à son époque, cest une hypothèse contraire à tout ce qui est enseigné jusque là. Pendant toute sa vie il travaille à lécriture dun livre qui ne sera publié quen 1543, lannée de sa mort.
Cet ouvrage, tiré à mille exemplaires sera imprimé à Nuremberg sous le titre : Des Révolutions des Orbes célestes, et dédié au pape Paul III. Du firmament dAristote et de Ptolémée il ne conserve que la dernière sphère, celle qui porte les étoiles fixes et enveloppe les autres astres, avec au centre : le Soleil.
Luther sen prend violemment à louvrage et réclame des sanctions contre le "fou Copernic", lEglise Catholique Romaine le condamnera soixante-dix ans plus tard.
La recherche astronomique franchit un pas nouveau avec Jean Kepler. En découvrant le système de Copernic il senthousiasme pour ce modèle et en démontre la valeur. On lui doit la découverte de lorbite de la planète Mars. Il publie ses résultats en 1609 dans un ouvrage intitulé : Astronomie Nouvelle. Un autre livre est publié : le Prodrome, dans lequel il démontre quil faut préférer le système de Copernic à celui de Ptolémée.
Kepler met en évidence plusieurs lois :
1) Il montre que les
orbites des planètes sont centrées sur le soleil et non, comme limaginait
Copernic sur le centre de lorbite terrestre.
2) La vitesse des planètes
sur leur orbite nest pas constante, elle est plus rapide à lapproche
du soleil.
3) Le temps de révolution des planètes est plus
grand si elles sont éloignées du soleil.
Kepler meurt en 1630 après avoir démontré la valeur du système de Copernic.
Universellement célèbre pour avoir été condamné par lInquisition, Galilée est devenu un symbole de la science persécutée par lobscurantisme. Il naît à Pise en 1564 et meurt presque cent ans après Copernic en 1642. Professeur de mathématiques, il sintéresse à lastronomie, découvre le livre de Copernic et construit une lunette pour étudier les astres. Comme la longue-vue vient de faire son apparition dans larmée italienne il a lidée de lutiliser non pour la guerre, mais pour la recherche des corps célestes.
Galilée passe ses nuits à observer le ciel, découvre
les phases de Vénus. Il constate que la lune nest pas seule à
prendre la forme dun croissant
Il découvre quatre satellites
autour de Jupiter et en suit les révolutions. Il comprend quil
existe dautres planètes avec des lunes en orbite autour. Ses découvertes
sont publiées en 1610 dans un livre qui connaît un beau succès :
Le Messager Céleste. Il publie dans la foulée un autre
livre qui va le rendre suspect aux yeux de lEglise Catholique Romaine. Il
y traite de la vision du monde telle quelle est exposée dans la
Bible en indiquant que : "lintention du Saint-Esprit est de nous
enseigner comment on doit aller au ciel et non comment va le ciel". En 1632
il publie son Dialogue sur les deux principaux systèmes du monde
et attaque les défenseurs du système de Ptolémée. Il
est ensuite déféré devant le tristement célèbre
tribunal de lInquisition et accusé dhérésie.
Ses juges ecclésiastiques lui reprochent de contredire Aristote en disant
que la terre nest pas au centre du monde et quelle tourne. Ils lui
reprochent surtout de contredire la Bible qui, dans le livre de Josué
semble montrer que le soleil tourne autour de la terre :
"Alors
Josué parla à l'Eternel, le jour où l'Eternel livra les
Amoréens aux enfants d'Israël, et il dit en présence d'Israël
:Soleil, arrête-toi sur Gabaôn, Et toi, lune, sur la vallée
d'Ayyalon ! Et le soleil s'arrêta, et la lune suspendit sa course, jusqu'à
ce que la nation eût tiré vengeance de ses ennemis. Cela n'est-il
pas écrit dans le livre du Juste ? Le soleil s'arrêta au milieu du
ciel, et ne se hâta point de se coucher, presque tout un jour. "
(Josué 10,12-13)
Galilée fut condamné par lInquisition, mis en résidence surveillée et son livre déposé à lindex en 1634. Les juges confondaient science et religion, oubliant la parole de lApôtre Paul : "la lettre tue, mais lesprit vivifie" (2 Cor. 3,6).. Cest le fondamentalisme, lobscurantisme et lintégrisme qui eurent raison de Galilée.
La légende rapporte que déféré devant ses juges qui lui demandaient dabandonner le système de Copernic, Galilée aurait frappé du pied la terre en déclarant : "Et pourtant, elle bouge ! "
En 1642, au moment où Galilée meurt naît Isaac Newton. Son génie incontestable lui permet de découvrir le principe de la gravitation universelle. Il est aussi linventeur du télescope, meilleur pour lobservation que la lunette astronomique. Le télescope utilise un miroir qui augmente la qualité de la vision. Le défaut de la lunette astronomique (comme pour la longue-vue ou les jumelles), cest que la traversée du verre par la lumière altère davantage le rendu de limage.
Selon la légende, cest la chute dune pomme qui aurait permis à Newton de découvrir le principe grâce auquel nos satellites artificiels sont, aujourdhui encore, placés dans lespace par les fusées et autres navettes spatiales.
Que dit la légende ?
Un soir doctobre, Isaac Newton est assis dans son jardin, le soleil se couche et il aperçoit la lune apparemment immobile, bien quelle poursuive sa course autour de la terre à près de 1500 km/h. Soudain une pomme tombe aux pieds du savant. Il se dit alors : "Pourquoi la lune qui est plus petite que la terre ne tombe pas ?" Le philosophe Descartes pensait que la lune allait droit devant elle, selon une trajectoire en ligne droite. Avec la chute de la pomme Newton réalise que si la lune ne va pas droit devant elle, cest parce quelle est attirée par la terre. Il en déduit plus tard que lorbite de la lune se stabilise à une distance qui correspond à sa vitesse, par rapport à lattraction terrestre.
Après étude des lois de Kepler il publie en 1687 :
Principes Mathématiques de la Philosophie Naturelle. Son ouvrage permet
de comprendre le mouvement des astres, toute la mécanique céleste
avec la loi de la gravitation universelle :
"Deux corps
quelconques sattirent en raison directe de leurs masses et en raison
inverse du carré de la distance de leurs centres de gravité".
Des philosophes avaient annoncé quil ne pouvait exister dautres planètes, hormis les six astres connus (lune, mars, mercure, jupiter, vénus, saturne) qui correspondaient avec le soleil, aux sept jours de la semaine.
En 1780 Herschel, avec un télescope de sa fabrication découvre une nouvelle planète quil nomme Uranus. Soixante ans après Leverrier étudie la trajectoire dUranus et constate une irrégularité sur un point de son orbite. Après de savants calculs il conclut que cette irrégularité ne peut sexpliquer que par la présence dune nouvelle planète encore plus lointaine. Les calculs de Leverrier indiquent lendroit où doit se trouver cette nouvelle planète. Elle est découverte en 1847 et on lui donne le nom de Neptune. Cette méthode de calcul qui tire parti des irrégularités orbitales a permis de découvrir Pluton en 1930.
Lastronomie moderne devient une véritable science qui bouleverse la représentation du monde en seulement quelques siècles. Les calculs permettent aux hommes dentrer peu à peu dans le mystère de la mécanique céleste. De Ptolémée à Copernic, en passant par Kepler, Galilée, Newton et leurs successeurs, le génie de lHomme ouvre un chemin nouveau vers le ciel, jusquà Halley capable à travers ses calculs de prévoir le retour de la comète qui porte désormais son nom. Mais que penser des étoiles ?
Cest à lastronome allemand Bessel que nous devons en 1838 les premiers pas de lHomme en dehors du système solaire, grâce à la triangulation
Jusquà cette date les astronomes pensaient avoir atteint les limites de la connaissance. En dehors du système solaire le monde des étoiles semblait inaccessible, comme fermé perpétuellement à la science des hommes.
Par le procédé mathématique dit de la "triangulation" et en utilisant la distance connue de la terre à la lune on avait pu mesurer la distance qui nous sépare du soleil (385 fois plus loin que la lune). A partir du moment où la distance terre-soleil était connue on avait calculé la distance des planètes et le rayon de leur orbite, mais comment sortir, par le calcul, des limites du système solaire ?
Bessel eut lidée de prendre comme base de sa triangulation le diamètre de lorbite de la terre autour du soleil Grâce à cette idée il résolut le problème. Sachant que la terre revient chaque année au même endroit de son orbite et quau bout de six mois elle se trouve du côté opposé du soleil, à la même distance (à quelque chose près), il fit un examen précis de la place des étoiles dans le ciel et renouvela cette opération six mois plus tard. Létoile 61 de la constellation du Cygne avait légèrement bougé, six mois plus tard elle reprenait sa place.
Pour épargner nos lecteurs en leur évitant de fastidieux calculs nous pouvons dire que Bessel situa cette étoile à une distance 690000 fois plus grande que le soleil, soit 103000 milliards de kilomètres Sachant que la lumière du soleil met huit minutes pour arriver jusquà la terre il calcule quil faut onze années à la lumière de létoile 61 du Cygne pour arriver jusquà nous. Et ce nest pas fini ; un dernier calcul montre que si notre soleil était à cette distance son éclat ne serait guère différent de celui de létoile du Cygne
Le soleil devient une étoile parmi dautres
Avec Bessel les étoiles deviennent des soleils.
Lunivers sélargit considérablement
En observant attentivement le ciel par une belle nuit claire et en campagne, nous pouvons découvrir environ 2000 étoiles à lil nu. En utilisant des jumelles ce sont 50000 étoiles qui deviennent visibles et avec un bon télescope un demi-milliard
Reprenons notre souffle ! Et dabord comment se repérer avec tous ces objets célestes ?
Nos ancêtres avaient dessiné avec les étoiles les plus brillantes des constellations. Leur nom subsiste aujourdhui et il est préférable de les connaître pour trouver une étoile dans le ciel. Les plus connues sont : la petite Ourse (avec létoile polaire au bout), la grande Ourse (la plus facile à trouver avec sa forme de casserole ou de chariot - et en comptant sept fois la hauteur de la "casserole" on découvre létoile polaire, celle qui ne bouge pas et indique le nord dans notre hémisphère). Un il averti distinguera encore Orion, Pégase, Andromède, le Cygne, etc.
Les anciens avaient divisé le ciel en douze parties avec des constellations correspondant chacune à un mois de lannée, et à lun des douze signes du zodiaque : bélier, taureau et gémeaux pour le printemps ; cancer, lion et vierge pour lété ; balance, scorpion et sagittaire pour lautomne ; capricorne, verseau et poissons pour lhiver.
Enfin une large bande laiteuse traverse le ciel, elle est plus visible que toutes les constellations : cest notre voie lactée. Les étoiles qui la constituent sont si nombreuses que cela explique cette effet de bande brumeuse. Avec poésie nos ancêtres associaient cette "vapeur blanche" au lait dune divinité qui serait tombé de la voûte céleste, raison pour laquelle on la désigne sous le nom de : voie lactée.
Comme le lait se nomme en grec gala, ladjectif lactée (galactos en grec) fait que la voie lactée est devenue : la galaxie. Le Moyen-âge la baptisa : "chemin de Saint Jacques".
Un premier catalogue des étoiles du ciel fut composé par lastronome William Herschel (1738-1822). En observant attentivement les étoiles Herschel remarqua lexistence de petites tâches lumineuses quil désigna du nom de nébuleuses parce quon ne pouvait y distinguer aucune étoile. Il en compta environ 2500 et conclut que ces nébuleuses étaient constituées dun "fluide brillant" à partir desquels se forment les étoiles.
Il faudra attendre 1920 et les progrès de loptique pour que lastronome Hubble découvre, en étudiant la nébuleuse dAndromède, que celle-ci était en fait un immense réservoir détoiles, une galaxie semblable à notre voie lactée
Avec Hubble les nébuleuses deviennent des galaxies.
Notre voie lactée est une galaxie parmi dautres
Lunivers sélargit encore
Avec laide des moyens dobservation modernes on a relevé plusieurs milliards de galaxies Sachant quune galaxie est constituée de plusieurs milliards détoiles cela finit par donner le vertige
Depuis trois mille ans lHumanité a révolutionné sa connaissance des mystères de lunivers. De la voûte étoilée reposant sur les piliers du ciel dune terre alors centre du monde, nous sommes passés à un mode de représentation radicalement différent avec une planète bleue tournant autour dun soleil devenu étoile, lui-même perdu dans une galaxie formée de milliards dautres étoiles, voie lactée se déplaçant en compagnie de milliards dautres galaxies
Au fond nous ne sommes guère plus avancés que nos ancêtres. Dautres questions se posent pour lesquelles nous navons pas de réponse. Lunivers est-il fermé ou ouvert ? Nous savons quil est en expansion puisque les galaxies séloignent les unes des autres. Continuera-t-il cette expansion sans fin dans limmensité sidérale ou se recroquevillera-t-il pour revenir au temps du commencement, pour un nouveau big bang ?
Dans ce cas, avec un peu dimagination et de poésie le croyant peut interpréter ce tableau comme la "respiration" du Créateur. Les créations succèderaient aux créations sur des périodes de plusieurs dizaines de milliards dannées ?
Avec beaucoup dhumilité nous devons admettre que nous nen savons rien.
Ce que nous savons aujourdhui : le big bang a existé, voici quinze milliards dannées. Il existe un bruit de fond, une sorte donde sonore "fossile" partout présente dans lunivers qui témoigne du mystère des origines. Un prix Nobel a récompensé les techniciens qui ont découvert le son parasite avec sa longueur donde. Cest une preuve de la théorie du big bang, de cet instant particulier où le commencement sest accompli dans linfini de lénergie et de la lumière, dans une déflagration dont lécho résonne encore à travers les espaces abyssaux de limmensité sidérale.
Nous connaissons le début de lHistoire, mais nous nen savons pas la Fin !
Mgr Thierry Teyssot
Amis lecteurs, nous voici arrivés au terme de cette étude. Si la découverte du spectacle splendide et fascinant de la voûte céleste vous tente, voici quelques conseils, fruits dune expérience que je peux vous faire partager.
Nest-il pas permis au chrétien davoir un peu "la tête dans les étoiles" ? Qui dailleurs na jamais rêvé, par une belle nuit étoilée, en scrutant linfini du ciel se dévoilant à nos yeux ?
Sans jumelles, un regard attentif permet de découvrir nombre dobjets célestes. Quelques constellations par exemple : la grande ourse vous mènera à la découverte de la petite ourse et de létoile polaire qui, dans notre hémisphère indique toujours le nord.
Les étoiles scintillent mais pas les planètes. Cela permet de les différencier dans la nuit. La lumière des planètes est également plus importante.
Avec de bonnes jumelles posées sur un support vous pourrez découvrir les anneaux de Saturne et les paysages lunaires, même apercevoir en points lumineux les satellites de Jupiter.
Avec une lunette astronomique ou un petit télescope les anneaux de Saturne sont impressionnants. Jupiter est bien visible avec sa grande tâche rouge et ses quatre satellites. Ont voit nettement les calottes polaires sur la planète Mars, surtout lhiver, et la couleur orangée du sol martien. Enfin les cratères de la Lune, surtout à la frontière de sa zone dombre, sont à découvrir.
Lhiver encore, la découverte de la nébuleuse dOrion dans la constellation du même nom est source démerveillement. Avec un petit télescope le nuage bleuté apparaît dans la nuit : effet garanti ! Pour la localiser dans le ciel il faut dabord repérer les "trois mages", ces trois étoiles en ligne fort brillantes que lon aperçoit pendant les nuits claires dhiver. Elles symbolisent les rois mages : Melchior, Gaspard et Balthazar.
Jallais oublier la galaxie dAndromède, bien visible aux jumelles ou avec un petit télescope. Lastronome Marius écrivait déjà en 1612 : "Son intensité lumineuse saccroît à mesure quon approche du centre."
Lillustration ci-dessous est une copie décran légendée par mes soins du logiciel dastronomie qui fonctionne sur mon ordinateur. Cest une représentation du ciel visible à Clérac, en Charente-Maritime, le mercredi 30 janvier 2008 à 18H08 par 46°10 de latitude nord et 0°13 de longitude ouest.
Lutilisation de linformatique permet de préparer une soirée dobservation pour déterminer à lavance lemplacement de tel ou tel objet céleste : planète, étoile, constellation, galaxie, nébuleuse, comète, etc.
Pour la pratique de lastronomie assistée par ordinateur je vous conseille le logiciel Skyplot. Je lutilise depuis 1994. Il existe depuis 1980. Plus dinformations sur le site internet du concepteur, également passionné dastronomie : http://www.skyplot.de